Présentation

Au sein des sciences humaines, la recherche historique a pour projet de formuler des hypothèses et de proposer des modèles explicatifs d’aspects particuliers – réels ou imaginés – de la société des hommes, replacés dans leur cadre spatio-temporel. Elle se caractérise aussi par sa volonté d’articuler les multiples dimensions de la vie humaine en société dans leur temporalité propre, à rebours de la fragmentation disciplinaire. Un tel discours se fonde, depuis l’affirmation scientifique de la discipline historique, sur le témoignage de traces écrites, orales et matérielles du passé, mobilisées pour éprouver hypothèses ou modèles. Ce répertoire de sources traditionnel s’est aujourd’hui considérablement élargi à de multiples supports, oraux, visuels, matériels ou numériques, tantôt uniques tantôt pléthoriques, qui posent aux chercheurs de nouvelles difficultés de collecte, de conservation, de critique et d’usage combiné de ressources documentaires multiples. Les historiens se reconnaissent dans le souci du décryptage de l’information et de l’administration de la preuve. Davantage donc que des thématiques ou un cadre chronologique, c’est une méthode, un mode de pensée critique et des pratiques de connaissance propres qui réunissent les membres du groupe de recherche « Ressources, pouvoir(s), idéologie(s) » et stimulent leurs échanges et travaux tant collectifs qu’individuels.

Ce groupe entend articuler le régional et le particulier à des échelles bien plus larges, internationales et globales, notamment choisies pour l’éclairage comparatiste qu’elles peuvent apporter dans le temps comme dans l’espace. Ses membres jouissent, grâce au foisonnement politique, culturel, économique et stratégique de l’Entre-Meuse-et-Rhin depuis l’époque romaine, d’un passionnant laboratoire de recherches transfrontalières et transnationales.

Leurs recherches embrassent non seulement les ressources naturelles et matérielles, qu’elles aient été produites ou simplement modifiées par l’homme, mais aussi tout l’héritage culturel des sociétés étudiées. La maîtrise de ces ressources sous-tend de perpétuelles interactions à tous les niveaux des sociétés (politique, social, économique, religieux, militaire, médiatique…). Celles-ci appellent une réflexion sur le(s) pouvoir(s), sur les idées, croyances et doctrines mobilisées et, enfin, sur les stratégies mises en œuvre. L’ambition d’appréhender les multiples dimensions de la vie passée des sociétés conduit à examiner les productions culturelles, spirituelles, idéologiques ou symboliques, les savoirs autant que les normes, de manière située, non seulement dans le temps et l’espace, mais aussi en interaction avec les aspects politiques, économiques et sociaux étudiés par ailleurs.