Le succès et ses risques (suite)…

À Alexandrie, au Ier siècle avant notre ère, des libraires sans scrupule inondent le marché d’éditions médiocres (Strabon, XIII, 1, 54).

À Rome, Cicéron écrit à son frère Quintus : « Je ne sais plus à qui m’adresser pour obtenir des livres latins, tant sont mauvaises les copies en vente » (Ad Quintum fr., 3.5.6).

On comprend mieux ainsi ce qu’a noté Apronenia Avitia elle-même sur une de ses tablettes de buis : « Parmi les choses qui sont rares j’ajouterai un livre qui est bien émendé » (p. 39).

Quel remède apporter à cet état de choses ?

On faisait appel à des correcteurs, surtout dans les ateliers bien organisés car l’acheteur veut des exemplaires corrects et tant pis pour « l’ignorant qui n’a pas le moyen de reconnaître si les leçons sont exactes et sûres » (Lucien, Contre un bibliomane ignorant, 1).

L. GIARD & Chr. JACOB, Des Alexandries I.
Du livre au texte, Paris, Bibliothèque Nationale
de France, 2001

La louve romaine

P. QUIGNARD, Les tablettes de buis
d'Apronenia Avitia
, Paris, Gallimard, 1987

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