Comment les livres antiques viennent jusqu’à nous?

Incroyable ironie de l’histoire : très rares sont les bibliothèque de l’antiquité gréco-romaine qui nous ont transmis l’un ou l’autre de leurs livres. Les seuls cas connus à ce jour sont ceux des rouleaux calcinés d’Herculanum provenant de la bibliothèque de la « Villa des Papyrus » et les deux textes retrouvés à Aï Khanoum dans une pièce identifiée comme la bibliothèque du palais.

C’est aux fouilles des nécropoles qu’on doit les plus beaux exemplaires de livres car, accompagnant le mort, ils y ont moins souffert que partout ailleurs (Iliade d’Hawara ou Les Perses de Timothée, par exemple).

Cependant, d’autres papyrus recyclés à usage funéraire ont été malmenés quand les entreprises de pompes funèbres d’alors les ont utilisés pour le bourrage de momies d’animaux sacrés ou pour la confection de cartonnage de momies. Certains gardent encore des traces de décoration, d’autres le souvenir de la découpe qui l’ajustait au plastron.

Néanmoins c’est ainsi qu’ont été sauvés une bonne partie des Sicyoniens de Ménandre et des passages de pièces perdues d’Euripide, Antiope et Érechthée.

L'Iliade d'Hawara (Bodl. Libr. inv. Gr. cl. a. 1
(P) = MP3 616), IIe siècle de notre ère

Les Perses de Timothée (P. Berol. inv. 9875 =
MP3 1537), Abousir, début ou milieu
du IVe siècle avant notre ère

Un des papyrus de la collection du CEDOPAL
portant des traces de peinture
(décoration d'un cartonnage)

Précédent

– 11 –

Suivant