Et si on déroulait un livre?

Pendant des siècles, dans le monde gréco-romain, on a enroulé et déroulé le livre (gr. anelittein, lat. evolvere, explicare, d’où fr. expliquer, c’est-à-dire « déplier »).

Le rouleau de papyrus ou volumen (gr. kulindros) se composait d’une vingtaine de feuilles collées bout à bout. La longueur standard était de 4.50 m environ. On ajoutait des feuilles si c’était nécessaire, mais on ne dépassait que rarement une longueur de 9 ou 10 m. Même dans des exemplaires de luxe il arrivait que les feuilles n’aient pas une largeur constante.

Un livre antique ne pouvait donc contenir que peu de texte. Le rouleau du Banquet de Platon, quand il était complet, devait mesurer dans les 7 m, ce qui en fait un gros livre. Il tient aujourd’hui en 70 pages imprimées environ.

La face intérieure où les fibres sont horizontales est destinée à recevoir l’écriture, la plume n’y rencontrant aucun obstacle. La face extérieure aux fibres verticales n’est pas écrite car elle est trop exposée aux accidents. Le véritable rouleau opisthographe (dont le même texte se poursuit au dos) est excessivement rare.

La poétesse Sappho en train de lire
(hydrie, Athènes, Musée National,
n° 1260, Ve siècle avant notre ère)

Feuilles de papyrus collées bout à bout
en vue de la fabrication d'un rouleau

Disposition des colonnes d'écriture
sur un rouleau

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