Et si on déroulait un livre? (suite)

La manipulation du rouleau, qui exige les deux mains, n’était pas chose aisée. De plus, le livre, une fois lu, devait être à nouveau enroulé dans l’autre sens afin d’être prêt pour une lecture suivante. L’utilisateur de microfilms imagine aisément ces difficultés. Les anciens aussi, qui l’ont parfois souligné avec une note humoristique.

Cela risque même d’être mortel à en croire Pline le Jeune. À 83 ans, le consul Verginius Rufus se préparait à prononcer son discours… « quand le manuscrit qu’il venait de saisir, se trouvant un peu gros pour un vieillard debout, se déroula par son seul poids. En se baissant pour le ramasser (…), il tomba et se brisa la cuisse qui fut mal remise et à cause de sa vieillesse ne se guérit pas complètement » (Lettres, II, 1, 5).

Pour faciliter le bon déroulement de ces opérations – et pour protéger le papyrus -, on disposait aux deux extrémités du rouleau, ou à une seule, un cylindre (gr. omphalos ; lat. umbilicus), parfois luxueusement orné, autour duquel le livre s’enroulait. On procède aujourd’hui de la même façon avec les enrouloirs pour tissus.

Les seuls cylindres enrouleurs conservés viennent d’Herculanum.

Jeune femme lisant un rouleau (détail d'une
fresque de Pompéi, Ier siècle, Naples, Musée
Archéologique National, inv. 8838)

Rouleau de papyrus avec une étiquette
attachée à l'omphalos (détail d'une fresque de
Pompéi, Ier siècle, Naples,
Musée Archéologique National)

Omphalos calciné provenant d'Herculanum

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