Le codex (suite)…
Libanios, le grand rhéteur d’Antioche au IVe siècle, se lamente d’avoir perdu une jolie petite édition de Thucydide :
« J’avais l’histoire de Thucydide, écrite en caractères fins et plaisants, et le volume entier était si léger que je le portais moi-même, l’esclave me suivant, et ce fardeau avait son charme. J’y lisais le récit de la guerre entre les Péloponnésiens et les Athéniens, en ressentant ce qu’un autre peut-être a déjà ressenti : un autre exemplaire ne m’aurait pas procuré le même plaisir. À force de tant vanter mon bien à beaucoup de gens, avec plus de joie que Polycrate parlant de son anneau, je finis par attirer les voleurs ».
Peut-être l’exemplaire représenté ici est-il écrit aussi joliment que celui dont Libanios regrettait si amèrement la perte?
La librairie antique offrait aussi des formats pratiques dont nos actuels 16 x 24 sont les lointains descendants.