Chez le copiste…

Écrire est un vrai métier et ce n’est pas un métier facile : la confection d’un livre manuscrit exige du copiste effort, peine et fatigue. Ainsi peut-on voir, en souscription aux Sicyoniens de Ménandre, le plus ancien cri de joie lancé à la fin du travail de copie (IIIe siècle avant notre ère) : « comme il m’est agréable de faire reposer les trois doigts ! ».

La position du copiste n’est pas celle du scribe accroupi d’Égypte ni celle du moine au moyen âge écrivant sur un pupitre dans un scriptorium. Notre copiste gréco-romain est assis sur un siège et écrit sur les genoux : qu’on s’imagine l’inconfort ! Plus encore avec un rouleau (voilà pourquoi les colonnes d’écriture n’y sont pas toujours exactement verticales) qu’avec les feuilles destinées à être assemblées en codex (et qu’on peut donc orienter).

On n’a conservé, pour le monde classique, aucune reproduction de copiste au travail mais certaines peintures médiévales représentant les Évangélistes qui écrivent sur leurs genoux sont sans doute inspirées de la tradition gréco-romaine.

Le fameux "scribe accroupi" égyptien du
Musée du Louvre
(vers 2620-2500 avant notre ère)

Saint Luc écrivant sur les genoux
(Évangile dit "de François II", Paris, BNF,
Ms Latin 257, f° 94v, IXe siècle)

Moines écrivant sur un pupitre dans le
scriptorium de l'abbaye d'Echternach
(XIe siècle, Bremen, Staats- und
Universitätsbibliothek, Cod. b 21, fol. 124v)

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