Cultures sensibles
Le groupe de recherches Cultures sensibles est né, à l’université de Liège, de collaborations parfois très anciennes et de préoccupations devenues peu à peu communes – tout un réseau d’affinités qui s’est développé entre histoire, anthropologie, histoire de l’art, philosophie et sciences de la communication. Ces préoccupations concernent à la fois les objets et les méthodes de la recherche. Cultures sensibles : nous nous intéressons aux modalités de la perception telles qu’elles sont historiquement et culturellement instituées, c’est-à-dire telles qu’elles organisent les relations que l’homme entretient avec ses environnements humains et non-humains et telles qu’elles signifient accords et discords entre extériorités et intériorités. Mais l’adjectif « sensible » désigne aussi, en l’une de ses significations les plus communes, la délicatesse et, en même temps, l’intensité de percevoir et de comprendre. Nous mettons en bannière de nos méthodes cette signification du sensible: travailler, toujours, dans l’inquiétude heureuse d’une juste perception; travailler « avec » et non pas « sur », dans l’entre-deux de réalités – « objets », « sujets » -, que seule une parole « sensible » est en mesure de nouer. Ni arrogance, ni conquête, ni prédation savantes, donc: mais la volonté de cheminer en rigueur parmi la forêt des significations, d’y reconnaître et d’y construire quelques directions qui nous paraissent importantes et, somme toute, d’incarner dans nos pratiques de savoirs les relations entre sensible et intelligible que nous cherchons à comprendre.