Herman Janssens (1903 – 1963)

H. Janssens fit ses études primaires et secondaires à Anvers où il était né en 1903. Inscrit à la Section de philologie classique à l’Université de Liège, il y fut proclamé docteur en 1925. L’année suivante, il obtenait le titre de licencié en histoire et littératures orientales, en 1929 celui de docteur. Il avait suivi l’enseignement de son maître A. Bricteux en arabe, en hébreu, en persan et en turc.

Il poursuivit ses études d’orientalisme à l’Oriental Institute de Chicago, où il étudia, sous la direction de Martin Sprengling, la littérature syriaque, qui devint sa véritable spécialité. C’est dans cette discipline qu’il présenta sa thèse d’agrégation de l’enseignement supérieur (1937). La même année, il succédait à son maître pour l’enseignement de l’arabe, de l’hébreu et du turc.
 En 1946, il fut choisi par l’Université Libre de Bruxelles pour les cours de langue hébraïque et de langue syriaque. C’est à cette discipline que se rapportent la plupart de ses travaux. Mais on doit aussi à H. Janssens des publications relatives à la littérature arabe, à Avicenne, à la Bible et au judaïsme.

Héritier de la tradition pédagogique de ses prédécesseurs, H. Janssens enseignait les rudiments de la langue turque en dix leçons. Dès le début de l’étude de l’hébreu, les étudiants apprenaient à lire les premiers chapitres de la Genèse, la deuxième année le Livre de Joël. C’est à travers des proverbes que s’étudiaient la morphologie nominale et la morphologie verbale de l’arabe. Très vite, l’étudiant était confronté aux textes les plus variés et parfois les plus difficiles : Ta’ abbata Sharran, Avicenne, Les Colliers d’Or de Zamakhshari. 
Ses anciens élèves et ses anciens collègues ont conservé le souvenir ému d’un homme et d’un savant que distinguaient les qualités de modestie et de délicatesse. Tous ont goûté l’originalité de sa pensée, la vivacité de son esprit, l’étendue de sa culture.


Bibliographie

1. Livres

  • L’Entretien de la Sagesse. Introduction aux œuvres philosophiques de Bar Hebraeus, Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université de Liège, Fascicule LXXV, 1937, 375 p.

  • Ibn Batouta «Le Voyageur de l’Islam» (1304-1369), Collection Labègue, 8e série, n° 89, Bruxelles, Office de publicité, 1948, 113 p.

  • Vocabulaire du «Manuel de discipline», Bruxelles, 1952, 36 p.

2. Articles

  • «Bar Hebraeus’ Book of the Pupils of the Eye. Introduction», dans American Journal of Semitic Languages, octobre 1930, p. 26-49.

  • «Bar Hebraeus’ Book of the Pupils of the Eye. Syriac Text and Variants», dans American Journal of Semitic Languages, janvier 1931, p. 44-134 ; juillet 1932, p. 209-263.

  • «Crème de la science ou science des sciences. Le vrai titre d’un ouvrage de Bar Hebraeus», dans Le Muséon, 1931, p. 365-372.

  • «Les dix vertus du chien. Texte inédit extrait du Manuscrit syriaque n° 9 de l’India Office», dans Mélanges de philologie orientale, Liège-Louvain, 1932, p.119-135.

  • «Deux textes syriaques inédits relatifs au Phénix», dans Le Muséon, t. XLVII, 1934, p. 61-71.

  • «Bar Hebraeus’ Book of the Pupils of the Eye, Ill. Translation and Notes (first part)», dans American Journal of Semitic Languages and Literatures, t. III, octobre 1935.

  • «Haymônûthô chez les logiciens syriens», dans Annuaire de l’Institut de philologie et d’histoire orientales et slaves, Bruxelles, 1951, p. 169-177.

  • «Un sens peu commun d’ijma’ chez Avicenne», dans Bulletin of the School of Oriental and African Studies, t. XIV, London, 1952, p. 378-380.

  • «Le Yiddish», dans Revue des Langues Vivantes, sept. 1955, p. 387-399.

  • «Asa ou un caractère sur le trône de Juda», dans Revue de l’Université de Bruxelles, janvier 1956, p. 147-166.

  • «Les couleurs dans la Bible hébraïque», dans Annuaire de l’Institut de philologie et d’histoire orientales, t. XIV, Bruxelles, 1957, p. 145-171.

  • «Ibn Batouta et Sir Hamilton Gibb», dans Revue de l’Université de Bruxelles, 1959, p. 283-308.

  • «Les couleurs dans la Pechittó», dans Annuaire de l’Institut de philologie et d’histoire orientales et slaves, t. XV, Bruxelles, 1960, p. 89-107.

  • «Les Juifs au haut moyen âge, d’après trois livres récents», dans Le Moyen Âge, 1962, p. 535-551.


Sources

  • Liber Memorialis. L’Université de Liège de 1936 à 1966, t. I, Notices biographiques, Liège, Rectorat de l’Université, 1967, p. 267-269 (par Georges Dossin).