Historique

L’Université de Liège fut créée en 1817 sous le régime hollandais. Mais, dès avant la date officielle de la fondation de l’Université, Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, décidait, par un arrêté du 25 septembre 1816, que seraient enseignées à Liège, mais aussi à Gand et à Bruxelles, « les littératures hébraïque, arabe, syriaque, chaldéenne et les antiquités juives ».

Ce ne fut cependant qu’après l’indépendance de la Belgique que fut organisé, par la loi du 27 septembre 1835, l’enseignement des « littératures orientales », par quoi on entendait, à cette époque, les littératures propres aux langues sémitiques. Le premier titulaire en fut Pierre Burggraff (1803-1881), qui fut chargé, en 1837, des cours d’hébreu, d’arabe et d’ « introduction à l’étude des langues orientales ».

C’est l’un de ses élèves, Victor Chauvin (1844-1913) qui, en 1872, lui succéda. Outre les cours d’hébreu et d’arabe, il fut également chargé d’un cours de droit musulman et du cours d’histoire ancienne de l’Orient.

Jusqu’en 1880, Victor Chauvin fut le seul représentant de l’orientalisme à l’Université de Liège. À cette date fut créé un cours de sanskrit, dont le premier titulaire fut Charles Michel.

En 1898, un cours de persan fut confié à Ernest Orsolle. L’année suivante s’ouvrait le cours de chinois, assuré par le Père J.B. Steenackers; en 1902, l’égyptologie était représentée par J. Capart, en 1904, le turc enseigné par Auguste Bricteux et le japonais par Th. Gollier.

C’est un élève de Victor Chauvin, Auguste Bricteux (1873-1937) qui, après la mort de son maître en 1913, reprit les cours d’hébreu et d’arabe. Mais, depuis 1901, il assurait le cours de persan, qu’E. Orsolle avait dû abandonner à la suite d’une grave maladie des yeux.

En 1914, l’Université instituait un cours d’assyriologie, dont le premier titulaire fut J. Prickartz.

À cette époque, les principales disciplines de l’orientalisme étaient enseignées à l’Université de Liège : l’hébreu, l’arabe, le turc, les langues indo-iraniennes, l’assyriologie, l’égyptologie (l’enseignement du chinois cessa en 1912, celui du japonais en 1921). Mais toutes ces branches de l’orientalisme n’étaient représentées dans les programmes que par des cours libres ou des cours facultatifs, qui ne conduisaient à aucun diplôme. A. Bricteux et J. Prickartz conçurent le projet de donner un statut légal aux études d’orientalisme. Ainsi fut créé, en 1922, l’Institut Supérieur d’Histoire et de Littératures Orientales, qui fut annexé à la Faculté de Philosophie et Lettres. Les grades scientifiques de candidat (deux années d’étude), de licencié (deux années d’étude) et de docteur en histoire et littératures orientales formaient désormais un cursus cohérent, bien que chaque chaire ne fût toujours représentée que par un seul titulaire, souvent chargé de l’enseignement de plusieurs langues orientales.

Herman Janssens (1903-1963) succéda à son maître A. Bricteux dans les cours d’hébreu, d’arabe et de turc.
 Après la mort d’H. Janssens, Charles Fontinoy lui succéda dans la chaire d’hébreu et assura, en suppléance, les cours d’arabe.

C’est en 1970 que l’Institut fut intégré à la Faculté de Philosophie et Lettres, dont il devint une section sous le nom de Section d’histoire et littératures orientales (devenue ensuite Section d’histoire et de philologie orientales, avant de s’appeler, depuis 1996, Section de langues et littératures orientales).

En 1967, Philippe Marçais (1910-1984) reprit la charge d’arabe, laissée vacante, et l’assuma jusqu’à sa retraite en 1980.

C’est à cette date qu’Aubert Martin (1936- ), disciple d’H. Janssens et de Philippe Marçais, obtint la chaire de langue arabe et d’études islamiques jusqu’à son admission à la retraite en 2001.

Depuis lors, Frédéric Bauden, licencié en philologie et histoire orientales (Université Libre de Bruxelles) et docteur en histoire et philologie orientales de l’Université de Liège, assure la totalité de la chaire.

Source

Mélanges de philologie orientale, publiés à l’occasion du Xe anniversaire de la création de l’Institut Supérieur d’Histoire et de Littératures Orientales de l’Université de Liège, Liège-Louvain, 1932.