L’Académie de Bruxelles dans L’Esprit des Journaux. Une chronologie raisonnée
Muriel COLLART
Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles
JANVIER 1775, PAGES 338-339
Première mention de l’Académie impériale et royale de Bruxelles dans L’Esprit des Journaux. Si la revue et l’institution ont toutes deux été créées en 1772 — juillet pour la première, décembre pour la seconde —, il faudra attendre janvier 1775 et une réorganisation de la structure du périodique et de son équipe rédactionnelle pour que les activités des académies y trouvent un espace de promotion.
Cette première recension rend compte de la séance du 13 et 14 octobre 1774 consacrée aux «discussions relativement à la distribution des prix», c’est-à-dire à la désignation des mémoires ayant répondu de façon satisfaisante aux questions «d’histoire» et «de physique» soumises par l’Académie l’année précédente et à la proposition de nouvelles questions.
Précisons que l’Académie a choisi symboliquement une date proche du 15 octobre, fête de Sainte-Thérèse, pour tenir son assemblée ordinaire.
Prix décernés
Question d’histoire : «Description abrégée des principales rivières qui arrosent les Pays-Bas; le tableau des changements arrivés à leurs lits, et le détail des travaux entrepris en différents temps, soit pour rendre ces rivières plus navigables, soit pour établir une communication entre elles et différentes villes ou cantons, jusqu’au règne de Charles-Quint.»
Lauréat : mémoire en latin de Pierre-Joseph Heylen, professeur de philosophie à l’Université de Louvain.
Question de physique : «La pratique des enclos, tels que la nature du terrain peut les admettre, adoptée en Angleterre, est-elle favorable aux défrichements; et en général quel est le moyen le plus expéditif de fertiliser les terres nouvellement défrichées?»
Lauréats : mémoire en flamand de François Coster, d’Anvers et mémoire en français de Robert Hickman, religieux de l’Abbaye de St-Hubert en Ardenne.
Accessit : mémoire en français de Jean de Launay, avocat au Conseil souverain de Brabant.
Questions proposées
Question d’histoire : «Quels sont les monuments qui nous restent des Romains, tant dans la partie des Pays-Bas, possédée aujourd’hui par les Maisons d’Autriche et de France, que dans le Pays de Liège; avec une Description de ces monuments?»
Question de physique : «Quels seraient les moyens de perfectionner dans les Provinces Belgiques la laine des moutons?»
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Mémoires sur les questions proposées par l’Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles qui ont remporté les prix en 1774
OCTOBRE 1775, PAGE 405
L’EdJ annonce, sans commentaires, dans la partie «Catalogue de Livres nouveaux», la publication des Mémoires sur les questions proposées par l’Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles qui ont remporté les prix en 1774, in-4°. Bruxelles, chez de Boubers Imprimeur de l’Académie. Ce volume reproduit les quatre mémoires couronnés au cours de la séance d’octobre 1774.
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Tables des plus grands degrés de froids observés dans différents temps, pendant le mois de janvier dernier
JUILLET 1776, PAGES 323-326
L’EdJ emprunte aux Observations et Mémoires sur la physique, sur l’histoire naturelle et sur les arts de l’abbé Rozier (janvier 1776, p. 325-326), les «Tables des plus grands degrés de froids observés dans différents temps, pendant le mois de janvier dernier» du Père Cotte, correspondant de l’Académie royale des sciences de Paris et curé de Montmorency. Le dernier paragraphe mentionne un mémoire de Théodore-Augustin Mann (dénommé «Manu» tout au long de l’extrait), lu à l’Académie de Bruxelles sur la congélation de l’eau de mer : «Le froid a été extrêmement vif en Flandres; M. le baron de Poëderli, fils, me mandait, d’après les expériences et les observations faites à Niewport, par Dom Manu [sic], Prieur des Chartreux Anglais, de l’Académie Impériale et Royale de Bruxelles, que l’eau de la mer y avait gelé aussi bien que l’eau-de-vie, le tafia, et même l’esprit-de-vin rectifié d’Angleterre. La glace sur les côtes, avait jusqu’à huit pieds anglais d’épaisseur; et à quatre lieues de la côte, la mer charriait d’énormes glaçons; cependant, le thermomètre n’y est descendu qu’à 14 2/3 degrés. On vit aussi des oiseaux qui ne se trouvent qu’au Spitzberg, et au-delà du cercle polaire. Dom Manu [sic] a profité de ce froid pour faire des expériences très curieuses sur la congélation de l’eau de mer; c’est le sujet d’un Mémoire intéressant qui a été lu dans une Séance de l’Académie de Bruxelles.» La lecture de ce mémoire, au cours de la séance du 6 mars 1776, aura précédé celle des «Observations et remarques sur le froid de l’hiver présent (1776)» de Jean-Baptiste Chevalier.
Cet extrait inaugure une série d’articles qui révèle la préoccupation de l’Académie pour la météorologie.
En France, les records de froid atteints en 1776 avaient conduit l’Académie des Sciences de Paris à commander un mémoire à Étienne Bezout, Antoine-Laurent de Lavoisier et Alexandre-Théophile Vandermonde : Expérience faites par ordre de l’Académie sur le froid de l’année 1776.
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1776, PAGES 290-292
Pour annoncer les décisions prises par l’Académie au cours de l’assemblée ordinaire du 14 octobre 1776, le périodique liégeois a recouru au Journal politique de Liège et à la Gazette d’agriculture. Relevons que l’EdJ n’a pas relayé la séance du 14 octobre 1775 où aucun mémoire n’a été couronné et où la décision «de publier les programmes deux ans par avance» a été prise. Les questions proposées en 1774 ont donc été reportées à cette séance de 1776.
Prix décernés
Questions d’histoire : «De quel droit écrit s’est-on servi dans les Provinces Belgiques, depuis le septième jusque vers le commencement du treizième siècle, et quelles étaient en ces temps-là les formes de la justice?»
Lauréat : mémoire en latin de Pierre-Joseph Heylen, professeur de philosophie à l’Université de Louvain.
Accessit : mémoire en flamand de François-Dominique d’Hoop, avocat au Conseil provincial de Flandre.
«Dans quel temps, depuis la domination des Francs jusqu’à la naissance de Charles-Quint, peut-on dire que l’état de la Belgique ait été le plus florissant, les mœurs publiques les plus saines et le peuple le plus heureux?»
Lauréat : mémoire en flamand de Léonard Pluvier, professeur en grammaire au Collège royal d’Alost.
Question de physique : «Quels seraient les moyens de perfectionner dans les Provinces Belgiques la laine des moutons?»
Lauréat : mémoire en français de J.-F. Foullé.
Accessit : mémoire en flamand de Thomas Norton, recteur des Dominicains anglais à Louvain.
Questions proposées
Question d’histoire : «Donner un précis des principales expéditions, ou émigrations des Belges dans les pays lointains, depuis les temps les plus reculés, jusques et compris celui des Croisades. Examiner quelle a été l’influence de ces expéditions sur les mœurs et sur le caractère national.»
Question de physique : «Décrire la température la plus ordinaire des saisons aux Pays-Bas, et en indiquer les influences, tant sur l’économie animale que végétale; marquer les suites fâcheuses que peuvent avoir des changements notables dans cette température, avec les moyens, s’il y en a, d’y obvier.»
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Observation sur une plaie considérable du cerveau, faite par un coup de fusil
NOVEMBRE 1777, PAGES 338-350
Repris du Journal de Médecine, Chirurgie, Pharmacie, &c. par l’EdJ, cet article du médecin Robert de Limbourg, membre de l’Académie depuis 1770, décrit les différentes réactions d’un homme blessé accidentellement à la tête aux soins successifs qui lui sont apportés. Parmi ces remèdes : marche forcée, saignées, bouillon, lavements, pansement de charpie sèche imbibé de vin chaud, de teinture de myrrhe ou d’aloès, extraction de cartilage.
De ces expériences, Limbourg conclut que «les plaies les plus graves du cerveau ne sont point toujours mortelles, et n’exigent quelquefois qu’un pansement très simple mais prudent» et que «les portions affectées du cerveau ne sont pas absolument si nécessaires à la vie, pas même aux fonctions de l’âme, que ce qu’il en est resté n’ait pu y suffire». Il en donne pour preuve «que les enfants font passer une aiguille par le cerveau des oiseaux, sans qu’ils en meurent sur le champ, et sans qu’ils paraissent en être fort dérangés».
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1777, PAGES 265-269
Cet article fournit le compte rendu des décisions prises par l’Académie au cours de l’assemblée ordinaire du 13 et 14 octobre 1777.
Prix décernés
Questions d’histoire : «Quels étaient les droits et les prérogatives du Duc de Lothier, ou de la Basse-Lorraine, du temps de Godefroid le Barbu, c’est-à-dire, au commencement du douzième siècle? En quoi consistaient les possessions allodiales de ce prince, et celles qu’il acquit en vertu de son investiture?»
Faute de réponse concluante, la question est reportée à la session suivante et la valeur du prix multipliée par deux.
«Quel était l’état des manufactures et du commerce aux Pays-Bas pensant le 13e et le 14e siècle?»
Lauréat : mémoire en flamand de G. F. Verhoeven, négociant à Malines, secrétaire perpétuel et honoraire de l’Académie royale de Dessin et d’architecture.
Accessit : mémoire en latin de Léonard Pluvier, professeur en grammaire au Collège royal d’Alost.
Questions de physique : «L’emploi des bœufs dans nos provinces, tant pour l’agriculture que pour le transport des marchandises sur les canaux, etc. ne serait-il pas préférable, tout considéré, à celui des chevaux dont on se sert généralement?»
Lauréat : mémoire en français de Thomas Norton, recteur des Dominicains anglais à Louvain.
«Indiquer les meilleurs moyens de cultiver et de perfectionner les terres trop humides, marécageuses et souvent inondées, qui se trouvent en différentes parties de nos provinces, et particulièrement en Flandre.»
Lauréat : mémoire en français de J.F. Foullé.
Accessit : mémoire en flamand de Thomas Norton et mémoire en français d’un auteur anonyme.
Question proposée
Question de physique : «Quels seraient les meilleurs moyens d’élever les abeilles au Pays-Bas, et d’en tirer les plus grands avantages par rapport au commerce et à l’économie.»
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Mémoires de l’Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome Ier. Premier extrait
AOÛT 1778, PAGES 193-211
Entre 1772 et 1794, cinq tomes des Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles paraîtront, le premier chez Boubers, les quatre suivants à l’Imprimerie Académique. À chacun d’eux, l’EdJ consacrera un accueil privilégié. Puisant son inspiration dans le Journal encyclopédique, la Gazette universelle de littérature, la Gazette de santé, la Gazette d’agriculture, &c., il dédia 77 pages, réparties en trois numéros (août, septembre et octobre 1778), au recensement du premier volume de ces Mémoires.
«Ce premier volume de mémoires publiés par l’académie, écrit l’EdJ, sera bientôt suivi du second, et successivement de plusieurs autres qui deviendront plus intéressants à mesurer qu’on se procurera des secours et des instruments nécessaires, dont les académies naissantes manquent le plus souvent.» Si cette réflexion s’applique à la physique et aux mathématiques, elle concerne également l’histoire des provinces dont l’étude des archives et le rassemblement des manuscrits dispersés exigent du temps, ainsi que l’histoire naturelle, en particulier les minéraux, les fossiles («cet amas prodigieux de pétrifications de toute espèce») ainsi que les eaux minérales («si peu connues, si mal décrites par nos prédécesseurs»).
Dans ce premier article, l’EdJ reproduit et commente le discours préliminaire contenu à la tête des Mémoires et reproduit des extraits des séances (en particulier celles portant sur les concours) depuis la fondation de la Société littéraire (5 mai 1769) jusqu’à l’érection de l’Académie.
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Mémoires de l’Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome Ier. Deuxième extrait
SEPTEMBRE 1778, PAGES 188-218
Le deuxième article consacré au 1er tome des Mémoires reprend là où le premier article s’était interrompu : à la transformation de la Société littéraire en Académie par lettres patentes de l’impératrice Marie-Thérèse. L’EdJ poursuit le compte-rendu des séances de l’institution, jusqu’au 24 février 1778. «Dans le journal prochain, termine l’EdJ, nous ferons connaître quelques-uns des mémoires indiqués dans les séances de l’académie et imprimés dans le volume dont nous faisons l’analyse : s’il en est qui ne peuvent être appréciés que par des savants du premier ordre, il n’est pas moins vrai qu’il s’en trouve d’autres qui ont pour objet l’utilité générale, et qui sont à la portée d’un plus grand nombre de lecteurs.»
Mémoires de l’Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome Ier. Dernier extrait
OCTOBRE 1778, PAGES 192-218
Les rédacteur de l’EdJ préviennent leurs lecteurs qu’«obligés de nous restreindre par la nature de notre travail, nous nous contenterons d’indiquer succinctement chacun des mémoires; la plupart demandent à être lus dans l’ouvrage même, surtout ceux qui ont besoin d’explications qu’on trouve dans les planches exactes et très bien exécutées dont le volume est enrichi». Le périodique brossera donc à grands traits les 17 mémoires reproduits dans le premier tome, accordant équitablement le même espace à chacun d’eux : «Observations astronomiques faite aux Pays-Bas autrichiens en 1772 et 1773» de Nathaniel Piggott, «Mémoire sur les proportions des tonneaux, et sur une jauge universelle» de Jean-François Marci, «Mémoire sur la vigogne, et par occasion, sur l’amélioration de nos laines» de Corneille François de Nelis, «Mémoire sur l’ancien état de la Flandre maritime» de Théodore Mann, «Recueil de quelques observations physiques, faites principalement dans la Province de Luxembourg, en 1772, pendant un voyage astronomique» de John Tuberville Needham, «Mémoire sur l’électricité, relativement à sa qualité de fluide moteur dans les végétaux et dans le corps humain» de Louis Hyacinthe Éverlange de Witry, «Mémoire sur l’histoire naturelle d’une partie du pays Belgique» de Robert de Limbourg, «Description de la maladie causée par des moules vénimeuses, avec ses signes, sa cause, et la méthode de sa cure» de Jean-Baptiste de Beunie, «Mémoire sur les eaux minérales du Sauchoir» de Louis Hyacinthe Éverlange de Witry, «Explication de la cause des vides qui se trouvent sous les glaçons des chemins raboteux» de Guillaume Lambert Godart, «Mémoires sur les moyens de parvenir à une théorie complète des météores» de Théodore Mann, «Mémoire sur la congélation de l’eau de la mer, déduit d’une suite d’expériences faites sur ce sujet» de Théodore Mann, «Mémoire contenant la formation d’une formule générale pour l’intégration d’une suite de puissances, dont les racines sont en progression arithmétique» de Rombaut Bournons, «Mémoire sur la naturedu sel commun, dont les anciens Belges et Germains faisaient usage» de François du Rondeau, «Mémoire pour servir à l’histoire naturelle des fossiles des Pays-Bas» de Robert de Limbourg, «Mémoire sur la relgion des peuples de l’ancienne Belgique» de Jean Des Roches, «Nouvelles recherches sur l’origine de l’imprimerie, dans lesquelles on fait savoir que la première idée en est due aux Brabançons» de Jean Des Roches.
L’EdJ conclut : «Ce que nous avons dit de ce premier volume nous semble suffisant pour faire croire que cette nouvelle compagnie de savants, encore au berceau, a néanmoins déjà acquis tout l’accroissement et la vigueur du bel âge. Nous n’hésitons pas d’avancer qu’entrée une des dernières dans le vaste champ des sciences, elle y fera des moissons qui la rendront digne de ses plus illustres aînées. Il n’est guère moins certain que ses travaux dirigés en grande partie vers le bien de la patrie, y opèreront une révolution aussi avantageuse dans le moral que dans le physique.»
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Mémoire sur les diverses méthodes inventées jusqu’à présent, pour garantir les édifices d’incendie, de Théodore Mann
NOVEMBRE 1778, PAGES 150-160
«Témoin du succès des méthodes découvertes et éprouvées en Angleterre par M. Hartley et Mylord Mahone pour mettre les édifice à l’abri des incendies, M. Le comte de Belgioioso sentit combien il était à désirer qu’elles fussent adoptées dans les états de Marie-Thérèse, son auguste souveraine; à M. le prince de Starhemberg; l’académie de Bruxelles, consultée par ce ministre, développa les principes qui servaient de base aux expériences dont il s’agit, et représenta qu’il serait à propos d’envoyer un de ses membres en Angleterre, afin de connaître tous les détails nécessaires à leur exécution. M. l’abbé Mann fut celui sur qui la cour jeta les yeux.»
La méthode de David Hartley consistait à rendre les planchers et les escaliers incombustibles en plaçant entre eux et leurs supports une fine couche de plaques de fer (l’EdJ avait déjà en novembre 1776 informé son public de cette expérience menée à Londres, sans citer toutefois le nom de son inventeur). Quant à Mahone, il préconisait d’enduire tout le bois d’un édifice de mortier afin d’empêcher que deux morceaux de bois nu ne communiquent.
Tout en reconnaissant les mérites de la technique d’Harltley, Mann préfère la méthode de Mahone qui lui paraît «propre à devenir d’un usage plus général» grâce à la banalité des matériaux, à la facilité de réalisation et à son faible coût. En outre, «cette espèce d’armure sous les planchers contribue beaucoup à la chaleur des chambres, en empêchant tout à fait l’introduction de l’air par les jointures et les fentes des planchers. D’un autre côté, elle diminue considérablement le bruit, si incommode, de ceux qui marchent ou travaillent dans les chambres supérieures». Dernier argument, cette construction «rend les bois des planchers moins sujets à se pourrir, parce que les eux grandes causes de toute putréfaction (l’air et l’humidité) en sont éloignées». Le journaliste boucle son article en annonçant que «le gouvernement des Pays Bas Autrichiens a résolu de faire répéter à Bruxelles, les expériences exécutées en Angleterre : pour cet effet, on construira, d’après les principes que nous venons d’exposer, une maisonnette où l’on fera publiquement l’essai des méthodes de M. Hartley et de Mylord Mahone».
Pour l’anecdote, les expériences d’Hartley et de Mahone servirent à illustrer l’entrée «Incendie, Embrasement» des Nouveaux synonymes français (1785) de Pierre Joseph André Roubaud : «Les plaques de fer de M. Hartley, le mortier et les lattes du Lord Mahone, l’enduit de M. le Docteur Glaser appliqué aux charpentes (inventions éprouves), préserveraient les édifices de l’incendie que les pompes ne font qu’arrêter avec beaucoup de peine et de danger» (p. 383-384).
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1778, PAGES 266-269
Cet article indique les décisions prises à l’Académie au cours de la séance du 12 et 13 octobre 1778.
Prix décernés
Question d’histoire : «Donner un précis des principales expéditions des Belges dans les pays lointains, depuis les temps les plus reculés jusques et compris celui des croisades : d’examiner quelle a été l’influence de ces expéditions sur les mœurs et sur le caractère national.»
Lauréat : mémoire en français du marquis de Chastelet, chambellan et conseiller d’état d’épée de LL. MM. II. & R. A., &c.
Accessit : mémoire en français de l’abbé Merssman, de Dunkerque.
Accessit : mémoire en flamand de G. F. Verhoeven, négociant à Malines, secrétaire perpétuel et honoraire de l’Académie royale de Dessin et d’architecture.
Accessit : mémoire en français de Jean-Baptiste Méan, conseiller-maître de la chambre des comptes de S. M. aux Pays-Bas.
Distinction à un mémoire en flamand non identifié.
Questions de physique : «Décrire la température la plus ordinaire des Pays-Bas, et indiquer les influences tant sur l’économie animale, que végétale; marquer les suites fâcheuses que peuvent avoir des changements notables dans cette température, avec les moyens, s’il y en a, d’y obvier.»
Lauréat : mémoire en français de Noël Retz, docteur en médecine à Arras, agrégé au collège des médecins de la faculté de Douai, correspondant de la Société royale de Dijon.
Questions proposées
Question d’histoire : «Quelle est l’origine des seigneurs, comtes et ducs de Limbourg, leur succession et leur généalogie ; les dates du commencement et de la fin de chacun ; la réfutation des erreurs qui peuvent se trouver dans ce qu’ont dit sur ce sujet Aubert le Mire, Berhtolet, l’éditeur de Wernerus Teschenmacher en 1721, page 430. Qui étaient les comtes d’Ardenne, leurs possessions, leur commencement et leur fin. »
Question de physique : «Indiquer les espèces de poissons qui font l’objet ordinaire de la pêche tant sur la côte que dans les rivières de Flandre ; faire connaître les abus qui règnent dans cette pêche, avec les moyens de les corriger.»
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Lettre de M. J. G. à l’abbé Turberville-Needham, directeur de l’académie impériale et royale de Bruxelles
JUIN 1779, PAGES 232-260
«Il n’est peut-être personne qui ait lu avec plus de plaisir que moi, les nouvelles recherches sur l’origine de l’imprimerie, publiées dans le premier volume des mémoires de l’académie impériale et royale, qui fait gloire de vous avoir pour son directeur », écrit un lecteur à Needham, directeur de l’Académie. Cette lettre se réfère au mémoire de Des Roches intitulé «Nouvelles recherches sur l’origine de l’imprimerie, dans lesquelles on fait voir que la première idée en est due aux Brabançons». Des Roches fonde son assertion sur le fait qu’«on trouve dans les archives de la chambre des peintres à Anvers un règlement de 1442, qui prouve que les imprimeurs (Printers) sont déjà regardés comme faisant un corps de métier. Ce mot Printers ne peut se rendre, selon M. des Roches que par celui d’imprimeurs» (EdJ, octobre 1778, p. 216).
Cette lettre anonyme (paraphée J. G.) reproduite dans l’EdJ constitue le premier épisode d’une polémique autour de l’hyptothèse de l’académicien sur la naissance de l’imprimerie.
J. G. apporte quatre pièces au dossier : deux en faveur de l’opinion de Jean Des Roches, deux autres qui tendent à prouver que les imprimeurs ne sont toujours pas considérés comme constituant une corporation en 1556, car n’appartenant pas à la confrérie de St. Luc et que le règlement de 1442 ne s’appliquait pas aux métiers de l’imprimerie. Par ailleurs, l’auteur de cette lettre affirme que printers ne désigne pas les imprimeurs mais d’autres acteurs du livre : «printers» figurant dans le règlement de 1442 à côté des mots «libraires», «imprimeurs» et «relieurs». Ces deux pièces, écrit l’épistolier, «sont peu favorable au sentiment de M. des Roches, et qu’elles semblent même détruire de fond en comble l’exercice de l’imprimerie de livres, établi, comme il le prétend, dans la ville d’Anvers avant le milieu du 15e siècle».
Autre élément de la polémique, Des Roches avance la conjecture que le premier livre imprimé avec des caractères en fonte l’a été à Mayence en 1459. L’auteur de la lettre affirme avoir vu en 1773 à La Haye un petit livre de 60 pages imprimé avec des caractères de fonte «par un certain Jean Rit, ou de Brît, bourgeois de Bruges». Selon lui, ce livre a été imprimé quelques années avant le milieu du 15e siècle.
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Observations sur la Lettre de M. J. G.*** insérée dans l’Esprit des Journaux du mois de juin dernier; avec une notice de quelques éditions faites à Bruges par Colard Mansion durant le XVe siècle
NOVEMBRE 1779, PAGES 236-249
Deuxième épisode de la polémique sur la naissance de l’imprimerie. «Mr. l’Abbé G*** démontre d’une manière victorieuse la faiblesse des preuves données par M. des Roches pour établir que l’Imprimerie était en exercice à Anvers en 1442, et que, dès ce temps-là, les Imprimeurs formaient dans cette ville un corps de métier.» L’abbé de St. L**, auteur de ces «Observations» précise plusieurs éléments de la lettre de M. J. G** en particulier la date d’impression du livre attribué à Jean Brit qui lui paraît largement postérieure à 1750.
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Conjectures sur l’art inventé par Jean de Brit, relativement à ce qu’en ont dit M. J. G. dans sa lettre à M. l’abbé Tuberville-Needham, et M. l’abbé de St. L… dans ses Observations sur cette lettre
JANVIER 1780, PAGES 240-244
Troisième et avant-dernier épisode du débat sur l’imprimerie. Selon cet auteur anonyme, Jean Brit n’était pas un imprimeur mais un écrivain, et l’exemplaire vu par Des Roches à La Haye en 1773 n’est qu’une copie de l’original.
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Nouveaux succès des moyens indiqués contre les incendies. Suivi de l’Extrait d’une seconde lettre écrite par son excellence M. le prince de Gallitzin, à M. Needham, datée de La Haye, le 16 novembre 1779
JANVIER 1780, PAGES 336-338
Dans la première lettre, l’académicien Dimitri Alexeiévitch Galitzine informe Needham, directeur de l’Académie, que, suite aux conclusions du mémoire de Théodore Mann sur les incendies, il a été décidé de tenter l’expérience de Mahone à Pétersbourg : «Si elle a du succès, nous aurons rendu par là un service à l’humanité, et cette façon de bâtir les maisons en bois, se répandra promptement en Europe, surtout en Russie.»
La seconde missive témoigne que l’expérience a été exécutée et vérifiée «en présence de toute la ville, avec un succès qui a surpassé l’attente de tout le monde» : «L’ouvrage […] consistait en une chambre de 14 pieds d’Angleterre en quarré, et de la même hauteur, armée selon la méthode de mylord Mahone. […] Pour ne pas donner lieu à des si et des mais, M. Domaschnew [son constructeur] a fait envelopper et remplir la chambre de bois sec : le feu en était si violent, qu’à peine les spectateurs pouvaient-ils tenir à 100 pas de distance de la chambre en question. Et il m’assure que de toutes les épreuves qu’on avait faites sur des constructions pareilles, aucune n’avait été aussi forte. La chambre reparut saine et sauve, et les plus incrédules même ont été obligés de convenir que le moyen est certain.»
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Lettre à MM. les rédacteurs de l’Esprit des Journaux
FÉVRIER 1780, PAGES 331-336
Ce courrier de l’académicien Robert de Limbourg conteste la paternité que s’octroie William Hamilton de la découverte d’un volcan sur les rivages du Rhin : «Je crois être le premier qui ai démontré l’existence d’un volcan du côté d’Andernac, à la rive gauche du Rhin, écrit Limbourg à l’EdJ. Comme M. Hamilton semble l’ignorer, et se donner pour l’auteur de cette découverte, s’en faisant honneur devant la société royale de Londres, par une lettre imprimée dans les Transactions philosophiques de l’an 1778, et que vous rapportez dans votre journal du mois d’octobre dernier; permettez, MM., que j’aie aussi l’honneur d’informer le public par cette lettre, que je vous prie d’insérer avec ses notes dans votre premier journal, que j’avais déjà depuis longtemps annoncé cette découverte dans un mémoire sur l’histoire naturelle des fossiles des Pays-Bas, lu le 7 février 1774, et imprimé dans le Ier. volume, que cette compagnie a publié en 1777…» En 1778, les Transactions philosophiques avaient en effet reproduit cet extrait : «Comme je ne me rappelle pas d’avoir jamais entendu dire qu’il ait existé anciennement des volcans sur les bords de cette rivière, j’ai le plaisir de vous envoyer quelques remarques imparfaites que j’ai eu l’occasion de faire dans un voyage de quelques jours très agréable sur le Rhin.» Limbourg est indigné : «M. Hamilton est venu à Spa en 1777; j’ai eu l’occasion de lui parler alors de ce volcan; il a pris la peine de se rendre à Theux, accompagné de M. le marquis de S**. et de M. L… pour voir les pièces que j’en avais dans ma collection : il y a vraiment de quoi surprendre, que ce seigneur ne s’en soit pas souvenu après qu’il fut parti de Spa, pour aller visiter les bords du Rhin, et faire sa lettre, adressée à M. Pringle, président de la société royale.»
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres ce Bruxelles
MARS 1780, PAGES 293-300
L’EdJ a tiré ce compte-rendu «de la séance du 13 et 14 novembre [en fait octobre] 1779» des Nouvelles de la république des lettres et des arts.
Prix décernés
Question d’histoire : «Quels étaient les droits et les prérogatives du duc de Lothier ou de la Basse-Lorraine, du temps de Godefroi-le-Barbu, c’est-à-dire au commencement du douzième siècle? En quoi consistaient les possessions allodiales de ce prince et celles qu’il acquit en vertu de son investiture?»
Pas de mémoire satisfaisant et abandon de la question.
Distinction accordée à M. d’Hoop et Verhoeven qui reçoivent chacun une médaille d’argent.
Question de physique : «Quels seraient les meilleurs moyens d’élever les abeilles dans nos provinces, et d’en tirer le plus grand avantage par rapport au commerce et à l’économie?»
Lauréat : mémoire en flamand de M. Segers, curé de Saint-Léonard, près de Hoogestraeten.
Accessit à Thomas Norton, recteur des Dominicains anglais à Louvain
Accessit au mémoire en français d’un auteur anonyme.
Accessit au mémoire en français d’un auteur dont l’identité n’a pu être établie et que l’Académie invite à se faire connaître.
Questions proposées
Questions d’histoire : «Donner une notice des manuscrits relatifs à l’histoire des Pays-Bas autrichiens.»
«Quel a été l’état des lettres aux Pays-Bas, depuis le siècle de Charlemagne inclusivement, jusqu’à la naissance de Charles-Quint?»
«Quelle a été l’origine des compagnies connues dans les villes de Brabant sous le nom de Serment ou de Gilden? Quels étaient les devoirs et les privilèges de ceux qui les composaient? Quelles sont les expéditions militaires où ces compagnies ont assisté.»
L’Académie préféra poser cette question de mathématique plutôt qu’une question de physique : «Une figure quelconque étant donnée, on demande d’y inscrire le plus grand nombre de fois possible une autre figure plus petite quelconque, qui est aussi donnée. Par exemple : soient deux cercles, dont le premier ait son diamètre double de celui du second : on demande une méthode d’inscrire dans le grand cercle le grand nombre possible de ces petits cercles. On sait que l’aire du grand est quadruple de celle du petit, et que cependant on ne peut inscrire quatre fois ce dernier dans le premier, au sens du problème. Il n’y a même qu’une seule façon de l’y trouver deux fois.»
Outre ces «questions ordinaires», l’Académie décida de mettre une question extraordinaire au programme : «Comme les pommes de terre dépérissent d’une année à l’autre dans la châtellenie d’Audenarde, messiers les Hauts-Pointes de cette châtellenie ont prié l’académie de proposer, à leurs frais, un prix extraordinaire de trois cents florins à celui qui, au jugement de l’académie, aura découvert la nature et l’origine du mal, et qui en aura trouvé le remède.»
Enfin, la requête d’un «citoyen zélé pour la gloire des hommes illustres des Pays-Bas, et pour les progrès de la littérature» d’offrir une somme de vingt-cinq ducats «à celui qui, au jugement de l’académie, aurait présenté au concours le meilleur éloge historique du chef et président Viglius» reçut l’agréation de l’Académie.
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Réflexions sur deux pièces relatives à l’Histoire de l’imprimerie, publiées dans l’Esprit des journaux, page 236 et suiv du mois de novembre 1779, et pag. 240 et suiv. du mois de janvier 1780; par M. J. G.
AVRIL 1780, PAGES 221-246
Dernier volet de la polémique sur la naissance de l’imprimerie. J. G., l’initiateur du débat, s’oppose aux arguments de l’abbé de St. L. Il regrette que celui-ci «ne voulant pas reconnaître à Bruges un seul imprimeur avant son cher Colard Mansion, c’est-à-dire, avant 1473, se garde bien d’y admettre peu avant le milieu du XVe. siècle, un seul libraire, un seul dépôt ou magasin, une seule boutique de livres, ou une librairie, selon l’ancien langage». Il lui paraît plus «naturel de croire, que dès l’année 1445, il se trouvait à Bruges un libraire ou deux, parmi plusieurs autres commerçants et artistes flamands, et que le nombre des libraires s’y étant annuellement accru, on en a formé au bout de 6 à 8 ans une communauté, en leur associant les imprimeurs d’images, de cartes, etc. connus sous le nom de printers, les sculpteurs et d’autres artistes».
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Météorologie appliquée à la médecine et à l’agriculture, ouvrage qui a remporté le prix au jugement de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, le 12 octobre 1778…
AOÛT 1780, PAGE 416
L’EdJ annonce la parution de cet ouvrage, sans commentaires, dans le «Catalogue de livres nouveaux».
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Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome II et III. Mémoires sur les questions proposées par l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, qui ont remporté les prix en 1779
SEPTEMBRE 1780, PAGE 408
L’EdJ annonce la parution de ces deux ouvrages dans le «Catalogue de livres nouveaux», avec ce commentaire : «Nous nous empressons d’annoncer ces nouveaux volumes, publiés par l’académie, en attendant que nous puissions faire connaître plus particulièrement les matières qu’ils renferment.»
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Météorologie appliquée à la médecine et à l’agriculture. Ouvrage qui a remporté le prix au jugement de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, le 12 octobre 1778, par M. Retz
NOVEMBRE 1780, PAGES 62-83
S’inscrivant dans le vaste débat sur le déterminisme climatique, Noël Retz affirme que si le climat n’influe pas sur les mœurs des hommes, son action sur leur santé ou leurs maladies ne fait aucun doute. «Il passe ensuite à l’examen de différentes circonstances relatives à la santé des Belges. Il remarque d’abord, avec M. Pringle, qu’il faut y distinguer deux contrées qui les différencient. L’une est la partie élevée et sèche, qui est en deçà de la ligne longitudinale du sud-ouest au nord-est que décrivent la Lys et l’Escaut du côté de l’Allemagne. L’autre est au-delà de cette ligne, du côté de la mer. Elle est humide et marécageuse. Les maladies dominantes par rapport à la constitution de l’air dans la partie saine des Pays-Bas, sont les maladies aiguës, inflammatoires, catarrhales et éruptives. Les contrées humides, marécageuses, sont ravagées par les hydropisies, la cachectie, le scorbut, les fièvres intermittentes.»
Autre élément déterminant relevé par Retz : l’alimentation. «Il considère ensuite les aliments des Belges, blâme beaucoup l’usage des liqueurs spiritueuses, des boissons chaudes, du tabac à fumer. Selon lui, cette fumée cause des gonflements d’estomac, des tremblements, des douleurs de tête; elle rend le teint blême, mine le corps, le ruine, dessèche le cerveau, rend les poumons flasques, racornis, incapables de chasser l’air, et conduit insensiblement au marasme.»
Dernier élément déterminant : la profession. «L’exercice et les métiers qui retiennent en plein air, sont les moyens les plus sûr de se garantir des maladies.»
«Il y a trop peu de temps, conclut l’EdJ, que les physiciens et les médecins ont commencé à s’occuper sérieusement de l’étude de la météorologie, pour qu’on puisse se flatter d’en tirer dès à présent des applications d’une utilité constante et reconnue, pour la médecine, pour l’agriculture, etc. L’ouvrage de M. Retz ne peut donc être regardé encore que comme un essai; mais cet essai, nous croyons pouvoir le dire, est très propre à faire naître des espérances encore plus flatteuses pour l’avenir, que celles qu’on a pu concevoir jusqu’à présent.»
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1780, PAGES 265-268
Compte rendu de la séance du 11 et 12 octobre 1780
Prix décernés
Question d’histoire : «Quelle est l’origine des seigneurs, comtes et ducs de Limbourg, leur succession et leur généalogie ; les dates du commencement et de la fin de chacun; la réfutation des erreurs qui peuvent se trouver dans ce qu’ont dit sur ce sujet Aubert le Mire, Berhtolet, l’éditeur de Wernerus Teschenmacher en 1721, page 430. Qui étaient les comtes d’Ardenne, leurs possessions, leur commencement et leur fin?»
Faute de réponse satisfaisante, le prix n’est pas adjugé et est reporté à l’année suivante.
Question de physique : «Indiquer les espèces de poissons qui font l’objet ordinaire de la pêche tant sur la côte que dans les rivières de Flandre ; faire connaître les abus qui règnent dans cette pêche, avec les moyens de les corriger.»
Lauréat : mémoire en flamand de M. Verhoeven.
Le prix pour l’éloge de Viglius est reporté à l’année suivante
Questions proposées
Questions d’histoire : «Depuis quand le droit romain est-il connu dans les provinces des Pays-Bas autrichiens, et depuis quand y a-t-il force de loi?»
Question de physique : «Indiquer les arbres et les plantes étrangères qu’on pourrait naturaliser utilement dans nos provinces : faire connaître leur utilité, le terroir qui leur convient, la culture qu’ils exigent. Outre les noms latins et français des arbres et des plantes, les auteurs ajouteront, autant qu’il se pourra, les noms flamands.»
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Lettre de M. de Launay à M. le baron de P….. contenant des observations sur la critique que le journaliste de Luxembourg a faite de quelques mémoires d’histoire naturelle, lus à l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1780, PAGES 308-320
«Je viens de trouver dans le journal [Journal historique et littéraire] de M. de Feller, du 15 septembre dernier, un extrait de quelques-uns des mémoires que j’ai lus à l’académie de Bruxelles; l’extrême aversion que j’ai toujours eu pour tout ce qui tient du polémique, m’a fait prendre, il y a longtemps, la résolution de ne jamais répondre à ce qui pourrait armer la critique contre moi, chaque fois que je m’aviserais d’écrire : et si je prends aujourd’hui la plume pour me plaindre du journaliste de Luxembourg, je ne laisse pas d’être constant à mes principes, vu que si vous abandonnez cette lettre à l’impression, il ne pourra point résulter de dispute littéraire de tout ce que je vais exposer ici.»
La première critique de Feller porte sur les atterrissements formés par les eaux du déluge. Il reproche à l’académicien Jean de Launay d’avoir écrit dans les Réflexions sur les atterrissements «que l’Europe a certainement été autrefois un fond de mer […] je ne crois pas cependant que l’océan ait occupé toutes les terres maintenant habitables [il suppose que l’] Europe est composée d’atterrissements formés par les eaux du déluge». Pour Feller ce passage «est en opposition avec ce que M. de L. nous dit des effets terribles du déluge, tandis qu’il ne reconnaît ni l’extrême antiquité du monde, ni quelque autre révolution capable de former un atterrissement de cette nature». De Launay réfute avoir écrit que «l’Europe est composée d’atterrissements formés par les eaux du déluge», n’ayant écrit le mot déluge à aucun endroit de ce mémoire. Selon Launay, l’océan a occupé une grande partie du globe et «des terres nouvelles formées par les sédiments de la mer sont sorties successivement du sein des eaux». Launay démonte, citations à l’appui, la façon dont Feller emboîte des morceaux de phrases tirées des différents mémoires de l’académicien pour créer des contresens.
Plus qu’à une «dispute littéraire», L’EdJ convie ses lecteurs à un débat philosophique sur la formation de la terre.
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Extrait du mémoire lu à la séance de l’académie de Bruxelles, du 21 mai 1776, sur un poêle économique, plus propre à échauffer les appartements, que ceux inventés jusqu’ici; par M. l’abbé de Witry
JANVIER 1781, PAGES 319-327
«Il résulte de ce mémoire que toutes les méthodes usitées pour échauffer les échauffer les appartements, sont défectueuses à bien des égards; que toutes les espèces de cheminées, celles à brûler du bois ou du charbon minéral, chauffent inégalement, et sont plutôt des ventilateurs propres à renouveler l’air dans les chambres qu’à y répandre de la chaleur.»
Partant de cette constatation, Éverlange de Witry propose un poêle d’une conception nouvelle susceptible d’échapper aux défauts des modèles existant jusque-là tout en étant capable de chauffer un appartement de plusieurs pièces. Basé sur un système circulation d’air chaud par canaux, ce modèle doit être capable de «procurer une chaleur égale, durale et proportionnée à un des besoins essentiels de la vie, celui de réparer les désordres que l’éloignement de l’astre du jour cause dans nos corps pendant les hivers».
S’il déplore l’aspect peu harmonieux de l’objet («un buffet tout d’une venue, forme peu gracieuse pour ceux qui veulent trouver dans les poêles des meubles élégants»), son inventeur ne doute pas qu’«au point où les arts agréables sont poussés de nos jours, l’on peut espérer que quelques artistes, sans sortir des proportions ici indiquées, parviendront à donner à celui-ci un aspect qui blesse moins les vues délicates».
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Philosophical Transactions, &c. Transactions philosophiques de la société royale de Londres. Vol. LXIX. II partie, année 1779
MARS 1781, PAGES 35-63
Ce volume des Transactions philosophiques de la Société royale de Londres contient à son Article XXXVII, un Traité sur les rivières et les canaux; par Théod. Aug. Mann, membre de l’académie impériale et royale des sciences de Bruxelles : «Ce long article, qui tient plus de cent pages dans les Transactions philosophiques, écrit l’EdJ, est divisé en six sections. La première traite des différents usages auxquels les canaux sont destinés […]. La seconde contient une théorie des canaux, et des rivières que l’auteur distingue en naturelles et artificielles […]. Dans la troisième il fait l’énumération des différentes causes qui accélèrent ou retardent le mouvement de l’eau dans les rivières et les canaux […]. Dans la quatrième section l’auteur rend compte de diverses expériences qu’il fit à la prière de M. Needham, directeur de l’académie impériale des sciences de Bruxelles, pour déterminer les différentes vélocités que doivent avoir les corps flottants sur des profondeurs différentes, et poussés par la même force.» Dans la foulée des journaux anglais (Critical Review, Monthly Review, Gentleman Magazine), l’EdJ reproduit un long passage des lois du mouvement de l’eau contenues dans la section trois et l’étaye par un extrait d’une lettre de Benjamin Franklin à Pringle sur le même sujet.
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Notice de quelques manuscrits qui concernent l’histoire des Pays-Bas, faite à la bibliothèque publique de Berne en juin 1779; par M. l’abbé Lambinet, avec les secours de M. le bibliothécaire; lue à l’académie royale des sciences de Bruxelles, le 12 octobre 1780, et communiquée aux rédacteurs du journal
AOÛT 1781, PAGES 245-259
On sait l’Académie intéressée par la découverte et l’analyse des archives relatives à l’histoire des Pays-Bas. Lambinet fait le point sur les documents relatifs à ce sujets conservés à la bibliothèque de Berne et qui ont pour la plupart appartenu à Bongars. Cette notice a été communiquée par son auteur, Pierre Lambinet. Elle paraîtra, en 1783, dans le volume 5 des Mémoires de l’Académie.
Michaud attribue à Lambinet la confection des tables de l’EdJ pour les années 1772 à 1784.
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1781, PAGES 290-295
L’EdJ propose le compte rendu de la séance générale pour la distribution des prix du 18 et 19 octobre 1781.
Prix décernés
Questions d’histoire : «Donner l’origine des seigneurs, comte et ducs de Limbourg, leur succession et leur généalogie; les dates du commencement et de la fin de chacun ; la réfutation des erreurs qui peuvent se trouver dans ce qu’on dit sur ce sujet Aubert le Mire, Bertholet, l’éditeur de Wernerus Teschenmacher en 1721, page 430. Qu’étaient les comtes d’Ardenne, leurs possessions, leur commencement et leur fin?»
Lauréat : mémoire en français de M. Le Paige, curé de Laerne près de Gand.
«Donner une notice des manuscrits relatifs à l’histoire des Pays-Bas autrichiens. La question se borne aux manuscrits composés avant l’année 1400, et qui n’ont jamais été imprimés.»
Lauréat : mémoire en latin de M. d’Hoop, conseiller-pensionnaire d’Alost.
«Quel fut l’état des lettres aux Pays-Bas, depuis le siècle de Charlemagne inclusivement, jusqu’à la naissance de Charles-Quint.»
Lauréat : mémoire en flamand de Léonard Pluvier, professeur au collège royal d’Alost.
Accessit : mémoire en français de Jerôme André, religieux et procureur de l’abbaye de St. Hubert.
«Quelle a été l’origine des compagnies connues sous le nom de Sermens ou de Gilden? Quels étaient les devoirs et les privilèges de ceux qui les composaient ? Quelles sont les expéditions militaires où ces compagnies ont assisté?»
Lauréat : mémoires en flamand de d’Hoop, conseiller-pensionnaire d’Alost et de M. Verhoeven, négociant, secrétaire perpétuel de l’académie des beaux-arts à Malines.
Question de mathématique : «Une figure quelconque étant donnée, on demande d’y inscrire le plus grand nombre de fois possible une autre figure plus petite quelconque, qui est aussi donnée. Par exemple : soient deux cercles, dont le premier ait son diamètre double de celui du second : on demande une méthode d’inscrire dans le grand cercle le grand nombre possible de ces petits cercles. On sait que l’aire du grand est quadruple de celle du petit, et que cependant on ne peut inscrire quatre fois ce dernier dans le premier, au sens du problème. Il n’y a même qu’une seule façon de l’y trouver deux fois.»
Pas de lauréat.
Question extraordinaire : «Éloge historique du chef et président Viglius.»
Lauréat : Jean-Baptiste Lesbroussart, professeur de rhétorique au collège royal de Gand.
Questions proposées
Question d’histoire : «Vers quel temps les ecclésiastiques commencèrent-ils à faire partie des états de Brabant? Quels furent ces ecclésiastiques, et quelles ont été les causes de leur admission?»
Question de mathématique : «Développer la théorie des poutres qui reposent par leurs extrémités sur deux points d’appui, en les considérant dans l’hypothèse la plus conforme à la nature, c’est-à-dire, comme des amas de fibres pesantes, extensibles, élastiques et unies entre elles dans toute leur longueur. Déduire de cette considération, la cause de leur rupture et l’endroit où elle doit se faire dans les différents cas, par rapport aux différentes situations des masses dont ces poutres pourraient être chargées, et déterminer en conséquence le meilleur emploi des liens pendants.»
Question de physique : «Quels sont les végétaux indigènes que l’on pourrait substituer dans les Pays-Bas aux végétaux exotiques, relativement aux différents usages de la vie?»
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Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome II. Tome III
JANVIER 1782, PAGES 107-153
«Pour rendre compte du contenu de ces volumes, l’EdJ a traduit intégralement et, nous le verrons plus loin, avec plus ou moins de bonheur, deux articles de la Monthly Review qu’il a réuni en un seul. «Cette estimable collection est faite avec toute la régularité, l’intelligence et l’érudition possible, et mérite, à tous égards, l’attention et l’applaudissement de la république des lettres.»
Les journalistes énumèrent et commentent brièvement les mémoires lus en séance, s’arrêtant plus longuement sur le «Mémoire de dom Berthold, contenant le voyage de Claude Belin à Bruxelles, tiré des 25 et 26e vol. des manuscrits de Granvelle», promettant de faire «connaître ce morceau piquant à l’article des méalnges, afin de ne point allonger excessivement l’extrait d’un ouvrage qui contient tant de matières que celui qui nous occupe», ce que l’EdJ fera 150 pages plus loin. Si tous les mémoires reproduits dans ces deux tomes sont cités, les journaux réservent à certains d’entre eux, principalement aux mémoires de physique, davantage de place. C’est le cas pour le «Mémoire sur le feu élémentaire, considéré en général, comme existant dans toute la nature, avec des conjectures relatives à ses différentes modifications, ses lois d’action, ses fins et son utilité universelle» de Théodore Mann, le «Mémoire sur l’histoire naturelle de la mer du Nord et les pêches qu’on y fait» de Théodore Mann (le journaliste anglais précise en note que « par mer du Nord, notre académicien entend cette partie de l’Océan qui est comprise entre les côtes orientales de la Grande-Bretagne, depuis Douvres jusqu’aux îles de Shetland d’un côté, et l’opposé ou les côtes occidentales de Norvège, de Danemark et des Pays-Bas jusqu’à Calais de l’autre »), le «Mémoire sur les effets et les phénomènes produits en versant différentes sortes d’huile sur les eaux, soit dans le calme ou dans l’eau agitée», de Théodore Mann, les «Nouvelles recherches sur la nature et l’économie des abeilles, avec des instructions pratiques, propres à perfectionner cette partie de culture rurale», par M. Needham, et le Mémoire sur la laine de François Du Rondeau et les «Recherches entreprises pour découvrir la théorie du langage» de Thomas Fraula.
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Lettre du cardinal de Granvelle, à Claude Belin, faisant les fonctions d’avocat-fiscal à Bruxelles, dans le procès criminel intenté aux comtes d’Egmont et de Hornes; extraite des mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, tome II
JANVIER 1782, PAGES 260-267
Extraite du Mémoire de Dom Berthod, contenant le Voyage de Claude Belin à Bruxelles, paru dans le tome 2 des Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, cette lettre constitue le «morceau piquant» sur lequel l’EdJ avait promis à ses lecteurs de revenir. «On voit dans le mémoire lu à l’académie, le 23 avril 1777, est-il écrit dans introduction, le défauts de la procédure; les intrigues des Espagnols pour dominer seuls au conseil d’état, et en chasser les seigneurs flamands; l’insupportable arrogance des conseillers Vargas et Del Rio qui réglaient toutes les décisions; parce que leurs avis étaient conformes à l’humeur du maître.»
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Lettre aux rédacteurs du journal sur le compte qu’ils ont rendu de deux mémoires publiés dans le IIIe volume de l’académie de Bruxelles; par le comte de Fraula
AVRIL 1782, PAGES 285-290
Dans le premier de ses mémoires, intitulé «Mémoire sur la génération singulière d’une espèce de grillon qui découvre un fait de plus, de l’analogie qui existe entre les règnes animal et végétal», l’académicien Thomas Fraula déduit de la ressemblance entre un œuf de grillon et une gousse de pois, une preuve de l’affinité entre les deux règnes. Le second, «Recherches entreprises pour découvrir la théorie du langage», a été écrit pour sortir le flamand du mépris dans lequel il est confiné, et montrer ses affinités avec le danois, le suédois, le norvégien, l’allemand, l’anglais — chacune de ses langues étant un dialecte de la langue teutonique — et plus largement avec la langue originelle : l’hébreu. Pour cela, Fraula dresse deux tables analogiques qui doivent démonter que c’est du mot hébreu ets (arbre, maison) que dérive, dans toutes les langues du monde, le mot désignant la demeure.
Sur base de l’article traduit de la Monthly Review et publié dans l’EdJ, Fraula s’indigne du traitement qui a été fait par le journal anglais à ses deux textes et exige des rédacteurs de l’EdJ un droit de réponse : «C’est une espèce de justice que vous me devez, et que j’espère de vous.» La ressemblance entre l’œuf de grillon et la gousse de pois qui devait être une nouvelle pièce versée au dossier de l’analogie entre les deux règnes est devenue : «La femelle [du grillon] pose ses œufs sur une cosse de pois ou de fèves, et cette circonstance forme l’analogie entre cette génération et celles des pois et autres végétaux.» «Avouez, écrit Fraula, que cette annonce doit faire connaître mon mémoire pour une bêtise achevée; quelle analogie peut former la ponte d’œufs sur la cosse de pois ou de fèves, et la production de ces légumes mêmes et celle d’autres végétaux.»
En ce qui concerne son autre mémoire, Fraula réfute l’assertion du journaliste anglais selon laquelle les certaines affinités relevées par l’académicien apparaissent comme «des enfants supposés ou des monstres», en d’autres mots comme des suppositions.
Le premier épisode s’arrête là.
Présenté comme un post scriptum à cette lettre, une seconde missive — euphorique celle-ci — de Fraula réhabilite le journaliste anglais et incrimine la traduction réalisée par l’EdJ : «Un ami m’ayant procuré le texte anglais, que vous avez rendu en français dans votre journal, j’ai vu avec surprise, que vous avez mal traduit le journal anglais, non seulement pour la génération singulière du grillon; mais aussi quelques passages de ce qu’il dit sur mes recherches. […] Je veux croire, Messieurs, que c’est sans malice de votre part que ces différents passages anglais sont corrompus dans votre journal, quoiqu’il soit bien remarquable qu’ils le soient tous à mon désavantage.»
Se servant de cette accusation, l’EdJ répondit avec finesse : «Nous devons des excuses à M. le comte de Fraula, pour les fautes qui se sont glissées dans la traduction de l’extrait du Monthly Review. En publiant la lettre du savant académicien, nous réparons, autant qu’il est en notre pouvoir, les contresens du traducteur à qui l’on avait confié une partie du travail pour quelques mois seulement. La mort inattendue de l’homme de lettres estimable, chargé depuis plusieurs années des traductions anglaises et italiennes, a causé quelque dérangement dans deux ou trois volumes du journal : mais nous pouvons assurer nos lecteurs que rien n’a été négligé ensuite pour rendre l’ouvrage digne des suffrages dont on a bien voulu l’honorer jusqu’à ce jour.»
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
SEPTEMBRE 1782, PAGES 279-280
Ce court texte rend compte de la visite que le comte et la comtesse du Nord (les futurs Paul Ier Maria Feodorovna) rendirent à l’académie le 12 juillet, une des multiples haltes faites le couple au cours du voyage de 14 mois qui les mena en Pologne, Autriche, Italie, France, Hollande… en 1781 et 1782. Pendant cette séance, un mémoire de Théodore Mann intitulé «Vue générale des derniers progrès des sciences académiques, et de ce qui reste à faire pour les amener de plus en plus vers leur perfection» leur fut lu. «Cette lecture achevée, M. le comte et Mde. la comtesse du Nord examinèrent les manuscrits les plus curieux de la bibliothèque royale, et daignèrent recevoir un jeton de présence, tel qu’on en distribue à chaque académicien, ainsi qu’un exemplaire des mémoires académiques, que le président de l’académie eut l’honneur de leur présenter à la fin de la séance.»
L’EdJ a tiré cette information du Journal historique et politique.
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1782, PAGES 288-291
Ce compte rendu de la séance du 17 et 18 octobre 1782 est extrait par l’EdJ de la Gazette des Pays-Bas.
Prix décernés
Questions d’histoire : «Depuis quand le droit romain était connu dans les provinces des Pays-Bas autrichiens, et depuis quand il y avait force de loi?»
Lauréat : mémoire en français de Ferdinand-Pierre Rapedius de Berg, écuyer, amman de Bruxelles.
Accessit : mémoire en latin de Pierre-Joseph Heylen, archiviste de l’abbaye de Tongerlo.
Accessit : mémoire en latin de M. Hettema, avocat à Malines.
Accessit : mémoire en français de M. d’Outrepont, avocat au conseil souverain de Brabant.
Accessit : mémoire en flamand de M. Verhoeven, négociant, secrétaire de l’académie des beaux-arts de Malines.
Question de physique : «Indiquer les arbres et les plantes étrangères qu’on pourrait naturaliser dans nos provinces; de faire connaître leur utilité, le terroir qui leur convient, la culture qu’ils exigent.»
Lauréat : mémoire en flamand de M. Segers, curé de St. Léonard, près de Hoogstraeten.
Accessit : mémoire en flamand de M. de Badts, négociant à Steenvorde, près de Cassel.
Questions proposées
Question d’histoire : «Comment et depuis quel temps s’est formé l’ordre du Tiers-État, en sa qualité de représentant du peuple dans les assemblées des états du duché de Brabant? Cet ordre est-il plus ancien, ou moins ancien que celui de la noblesse?»
Question de physique : «Quels sont les effets de l’électricité appliquée aux plantes et aux arbres dans les serres; les auteurs doivent constater ces effets par une suite d’expériences bien détaillées?»
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Mémoire sur la question : Depuis quand le droit romain est-il connu dans les provinces des Pays-Bas autrichiens, et depuis quand a-t-il force de loi? Qui a remporté le prix de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, en 1782; par M. Ferdinand Rapedius de Berg, écuyer, Amman de Bruxelles
MARS 1783, PAGES 164-176
«Cet ouvrage, écrit l‘EdJ, doit faire sensation, au moment où l’empereur s’occupe à réformer, dans ses états, les abus qui, depuis plusieurs siècles, se sont glissés dans l’administration de la justice. / Il n’est que trop vrai que les abus de cette administration rendent, en quelques sorte, dans toute l’Europe, la justice protectrice de l’oppression du fort, puisque la cherté ruineuse et les longueurs accablantes des procédures font que dans le vrai elle n’existe pas pour le faible, ou que si elle existe pour lui, ce n’est qu’ainsi et de la même manière que le soleil existe pour les habitants des zones glacées.» Selon Berg, l’adoption du droit romain en matière judiciaire est responsable de ces abus : «C’est peu que la jurisprudence romaine soit écrite dans une langue, que le peuple ignore, que ses règles soient si volumineuses qu’on ne puisse astreindre le peuple à les lire toutes, et à les retenir, cette jurisprudence a, dès son origine et dans tous les temps, été mystérieuse et inintelligible pour le peuple romain même.» Comment expliquer alors que le droit romain soit devenu, «pour ainsi dire, le droit commun de l’Europe peu après sa renaissance au XIIme. siècle»? Selon Berg, l’adoption du droit romain aux Pays-Bas est imputable à deux éléments : d’abord, à la décision de la maison de Bourgogne d’«amalgamer le nouveau droit romain avec le droit commun des provinces de sa domination», ensuite à la «constance avec laquelle le gouvernement, puissamment secondé par les nouvelles cours d’appel, ou les conseils provinciaux sédentaires, poursuivit ce pan de réforme de l’ancienne jurisprudence durant les XV, XVI et XVIIme. siècles».
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Extrait d’un éloge de Marie-Thérèse d’Autriche, par M. l’abbé d’Éverlange de Witry, envoyé aux rédacteurs du Journal
OCTOBRE 1783, PAGES 216-223
De cet éloge de Marie-Thérèse envoyé à l’EdJ, reproduisons le passage consacré à l’établissement de l’Académie par «cette digne héritière de la sagesse de Salomon» : «L’on ne répétera pas ici que les associations littéraires dûment composées contribuent autant au bien moral qu’au physique, qu’elles ne peuvent dignement remplir la noblesse de leur objet, inspirer le goût des connaissances utiles, sans détruire celui des vices et des passions basses qui dégradent l’humanité. Mais ce bel établissement, vu la trop courte carrière de sa glorieuse fondatrice, n’avait pu acquérir une pleine consistance; si la classe des membres dévoués à l’histoire, et aux belles-lettres se trouvait abondamment pourvues de secours nécessaires, celle cultivant les hautes sciences manquait des moyens propres à leur but. / Joseph second, pour remplir les désirs de son auguste mère, vient par une royale munificence de pourvoir cette académie d’instruments de physique et de mathématique, ainsi que d’une riche collection en histoire naturelle : motifs pressants pour nous de concourir de plus en plus par d’utiles travaux aux vues magnanimes de cette fondatrice.»
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1783, PAGES 296-299
Ce compte rendu de la séance du 23 et 24 octobre 1783 de l’Académie est tiré du Journal historique et politique.
Prix décernés
Question d’histoire : «Vers quel temps les ecclésiastiques commencèrent-ils à faire partie des états de Brabant? Quels furent ces ecclésiastiques, et quelles ont été les causes de leur admission?»
Lauréats : mémoire en latin de Pierre-Joseph Heylen, archiviste de l’abbaye de Tongerloo; mémoire en français de M. Ernst, chanoine régulier et professeur de théologie à l’abbaye de Rolduc.
Accessit : mémoire en français de M. Engels, demeurant à Bruxelles.
Question de physique : «Quels sont les végétaux indigènes que l’on pourrait substituer dans les Pays-Bas aux végétaux exotiques relativement aux différents usages de la vie?»
Lauréat : mémoire en français de François-Xavier Burtin, membre des sociétés royales de médecine de Paris, de Nancy, de Harlem et de Lausanne, demeurant à Bruxelles.
Question de mathématique : «Développer la théorie des poutres qui reposent par leurs extrémités sur deux points d’appui, en les considérant dans l’hypothèse la plus conforme à la nature, c’est-à-dire, comme des amas de fibres pesantes, extensibles, élastiques et unies entre elles dans toute leur longueur. Déduire de cette considération, la cause de leur rupture et l’endroit où elle doit se faire dans les différents cas, par rapport aux différentes situations des masses dont ces poutres pourraient être chargées, et déterminer en conséquence le meilleur emploi des liens pendants.»
Question abandonnée faute de réponse satisfaisante.
Questions proposées
Question d’histoire : «À quel titre le comte Herman, époux de la comtesse Richilde, fut-il comte de Hainaut; était-ce de son chef ou du chef de la comtesse son épouse?»
Question de physique : «Par quelles raisons la culture des vers à soie a-t-elle manqué dans ces provinces, et quels seraient les moyens de la faire réussir?»
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À messieurs les auteurs de l’Esprit des journaux, par l’abbé de Mann
FÉVRIER 1784, PAGES 350-364
Communiquée à l’EdJ par Théodore Mann à la demande pressante de personnes témoins de l’amélioration de sa santé, cette «Relation d’un cas singulier de goutte invétérée guérie par un long usage interne des extraits de ciguë et d’aconit, préparée d’après la méthode de M. de Storck» raconte par le menu les différentes crises de goutte auxquelles dont souffrit Mann à partir de 1763 et les différents traitements qu’il suivit sans succès jusqu’au printemps 1779 où «dégoûté des médecins et de la médecine, avec peu d’espérance et même avec peu d’envie de voir prolonger plus longtemps sa vie, qui n’était qu’une tissure de souffrances», il prit conseil auprès «de M. Himelbaur, chirurgien de l’état-major des armées de S. M. l’empereur et roi» qui, à l’instigation de Mann lui prescrivit des extraits de ciguë, «non seulement comme un calmant, mais aussi comme un très puissant fondant et correctif des humeurs, et comme très propre à établir une bonne digestion». Ces extraits furent préparés selon la méthode de M. le baron de Storck que Himelbaur compléta avec de l’extrait d’aconit. Après quelques mois d’ingestion, Mann ressentit les effets bénéfiques du traitement et ses crises de goutte cessèrent totalement. «Voilà la relation très exacte d’un fait certain, l’abbé Mann abandonne à d’autres le soin de raisonner là-dessus.»
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Mémoire sur la question : Quels sont les végétaux indigènes que l’on pourrait substituer dans les Pays-Bas, aux végétaux exotiques, relativement aux différents usages de la vie? Qui a remporté, en 1783, le prix de l’académie impériale et royale des sciences de Bruxelles, par M. François-Xavier Burtin
JUILLET 1784, PAGES 180-187
Dans le prologue, Burtin mettait en garde ses lecteurs contre les «tromperies, falsifications et substituions qui se commettent au sujet des médicaments exotiques» et recommandait, se référant à la traduction de Parmentier des Récréations physiques de Model, de soumettre l’importation des médicaments simples à un examen rigoureux. Dans le corps du mémoire, utilisant les nomenclatures de Linné, Tournefort, Caspar et Jean Baudin, et de Rembertus Dodonaeus, Burtin passa en revue, dans l’ordre alphabétique de leur nom latin, les végétaux indigènes, soit ceux «qui viennent spontanément ou par culture dans l’une ou l’autre partie de nos provinces», et indiquait quels produits (sucre, vins étrangers…) ou quelles plantes exotiques elles pouvaient remplacer.
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1784, PAGES 273-275
L’EdJ rend compte de la séance du 26 octobre 1784.
Prix décernés
Question d’histoire : «Comment et depuis quel temps s’est formé l’ordre du tiers-état en sa qualité de représentant du peuple dans les assemblées des états du duché de Brabant? Cet ordre est-il plus ancien ou moins ancien que celui de la noblesse?»
Faute de lauréat, la question fut reportée.
Question de physique : «Quels sont les effets de l’électricité appliquée aux plantes et aux arbres dans les terres?»
Lauréat : mémoire en français à l’auteur duquel il est demandé de préciser certains points.
Questions proposées
Question de physique : «Quels sont les moyens que la médecine et la police pourraient employer pour prévenir les erreurs dangereuses des enterrements précipités?»
Question extraordinaire : «Meilleur éloge et mémoire historique et politique sur la vie de messire Jean de Carondeler, seigneur de Solre-sur-Sambre.»
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
JANVIER 1785, PAGE 301
Pour la première fois, l’EdJ informe ses lecteurs de l’élection de nouveaux membres à l’académie. Il s’agit de «M. Burtin, médecin consultant de feu S. A. R. le duc Charles de Lorraine, et membre de plusieurs académies; Mrs. de Berg, écuyer, amman de Bruxelles, de l’académie de Zélande, comme académiciens ordinaires régnicoles, et M. te Water, historiographe de Zélande, secrétaire perpétuel de l’académie zélandaise, etc. comme membre étranger.»
À la séance générale du 25 octobre, l’académie avait demandé à l’auteur du mémoire de physique «Quels sont les effets de l’électricité appliquée aux plantes et aux arbres dans les terres?» d’apporter les preuves de la réalité des expériences qu’il avait menées. Celles-ci l’ayant été, elle a décidé, au cours de la séance du 1er décembre, d’accorder le prix à son auteur, M. Vanden Sande, apothicaire et chimiste demeurant à Bruxelles.
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
JUILLET 1785, PAGES 288-289
L’EdJ rappelle la question extraordinaire posée par l’Académie au cours de la séance du 26 octobre 1784 : « L’académie adjugera dans le mois d’octobre 1785, une médaille d’or de la valeur de 400 livres de France, à celui qui lui aura adressé avant le premier août de ladite année le meilleur éloge et mémoire historique et politique sur la vie de Messire Jean de Carondelet, seigneur de Solre-sur-Sambre, avec le détail le plus circonstancié des faits et commissions dont il a été chargé par Phlippe-le-Bon, duc de Bourgogne, et par Charles dit le Hardi; l’époque qu’il fut fait chancelier et ministre de Marie, duchesse de Bourgogne, et son administration sous le règne de l’empereur Maximilien et du roi Philippe I, dont il fut un des tuteurs. L’académie demande les éclaircissements les plus amples.»
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Sur une des indications qui annoncent que l’électricité opère efficacement contre les rhumatismes, et sur la méthode qui a paru la plus propre à l’administrer dans cette maladie, par M. l’abbé de Witry
JUILLET 1785, PAGES 330-333
«Ce n’est sans doute rien exposer de neuf que de publier que l’électricité a le pouvoir de guérir les rhumatismes, puisqu’elle en guérit journellement, écrit Éverlange de Witry aux rédacteurs de l’EdJ; mais comme ils ne cèdent pas toujours à ce moyen curatif, j’ai cru devoir rendre compte à l’académie impériale et royale de Bruxelles, dont j’ai l’honneur d’être membres, des observations que je viens de faire et répéter à cet égard. Cette compagnie déterminée par le bien de l’humanité a consenti à ce qu’elles fussent insérées dans votre excellent journal, comme étant une voie plus prompte que celle du cinquième volume de nos mémoires, qui n’est pas encore prêt à paraître.»
Éverlange de Witry décrit comment une crise rhumatismale n’ayant pas cédé à «la voie douce des bains électriques, qui consiste comme l’on sait à recevoir l’électricité, étant placé sur un tabouret ou siège isolé», il se soumit à «de fortes étincelles excitées sur la partie malade à l’aide d’un conducteur terminé par une boule de 3 pouces de diamètre». Très rapidement, il ressentit «une légère impression de chaleur», une «sorte de prurit ou démangeaisons» et «de petites pustules élevées sur la peau», puis une entière guérison. Chaleur et démangeaisons éprouvées lors d’un traitement électrique seraient donc le signe que «l’électricité y agit efficacement, de sorte que si après plusieurs électrisations, il ne paraît aucun de ces indices, ni le moindre soulagement, j’estime qu’il est inutile de fatiguer le malade par les étincelles électriques».
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Réclamation à l’occasion d’une découverte annoncée dans le dernier journal, page 347 (Découverte faite en Espagne sur les vers à soie, etc.)
OCTOBRE 1785, PAGES 369-371
Ce texte, adressé au Journal général de France par un de ses abonnés et reproduit dans l’EdJ, conteste la paternité de la découverte de la production de soie dans le mûrier blanc à Melchior Guardia et Antoine Dou : «La découverte de don Melchior Guardia et du prieur Antoine Dou, dont vous faites mention dans votre journal, n’est pas nouvelle : elle a été faite, il y a plusieurs années, par M. Seghers, curé de St. Léonard, connu par quelques bons mémoires sur l’agriculture. Voici un extrait qui ne laisse aucun doute sur la réalisation de ce que j’avance. Il est tiré d’un mémoire couronné par l’académie de Bruxelles, en 1782, et imprimé en 1783, sur cette question : indiquer les arbres et les plantes étrangères qu’on pourrait naturaliser utilement dans nos provinces (la Flandre et le Brabant); faire connaître leur utilité, le terroir qui leur convient, la culture qu’ils exigent, etc.» Suit alors le passage pointé par l’auteur, complété par le jugement de l’Académie : «Dans une note jointe au bas de la page, le secrétaire dit que l’académie en a reçu un échantillon, qui est tout conforme aux paroles de l’auteur.»
Bon prince, le signataire conclut : «Don Guardia et le prieur Dou n’en sont pas moins des citoyens utiles à leur patrie» mais «par rapport à l’invention, il faut rendre à César ce qui appartient à César».
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Mémoire sur la question : Vers quel temps les ecclésiastiques commencèrent-ils à faire partie des états de Brabant? Quels furent ces ecclésiastiques, et quelles ont été les causes de leur admission? Qui a remporté le prix de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles en 1783; par M. Ernst
DÉCEMBRE 1785, PAGES 19-34
Tiré du Journal des Savants, l’article résume au galop cette réponse à la question historique proposée en octobre 1781. «Ce mémoire est plein de recherches, conclut laconiquement le journaliste, et montre dans M. Ernst beaucoup de sagacité et des connaissances très profondes sur l’histoire tant de la province de Brabant que de plusieurs autres.» Petit coup de canif à l’Imprimerie académique où le livre a paru : «On voit avec peine qu’il s’y est glissé beaucoup de fautes typographiques ; et nous voudrions pouvoir mettre dans ce rang une méprise trop souvent répétée, mais heureusement de peu d’importance. On donne fréquemment le nom de Sallier à un des auteurs de l’histoire des Provinces-Unies, et une fois celui de Saillier. C’est Selliers qu’il faut lire.»
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Extrait du mémoire envoyé à l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, sur l’aurum musivum, relativement à l’électricité; par M. l’abbé de Witry, membre de cette académie
AVRIL 1786, PAGES 322-328
«Envoyé par l’auteur, pour être inséré dans le journal», cet article, outre qu’il témoigne des relations privilégiées qui semblent exister entre son auteur et l’EdJ, préconise l’emploi de l’aurum misivum (soit l’or musif : combinaison de soufre et d’étain) pour «rendre constants les effets de l’électricité dans les verres d’une qualité bien électrique», c’est-à-dire pour stabiliser la production d’électricité par génératrice. Ces ors pouvant être de qualités fort différentes, Witry en propose la formule idéale à l’Académie, confectionnée en suivant «en grande partie les proportions observées par M. le marquis de Bullion dans la quantité de matières».
«L’on trouvera dans ce mémoire, ajoute Witry, la manière d’opérer en grand pour ceux qui cherchent à fournir des salles publiques d’électricité médicale ou agraire, relativement au perfectionnement, si je puis employer ce terme, du règne végétal. Je tente à la fin de ce même mémoire d’expliquer selon les principes d’une saine physique, pourquoi l’or m… est plus propre à exciter le fluide électrique que tout autre moyen employé jusqu’ici.»
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
MAI 1786, PAGES 312-314
L’EdJ communiques à ses lecteurs les décisions prises à l’Académie au cours de la séance du 24 octobre 1785. Remarquons que, pour la première fois de son histoire, l’Académie récompense le mémoire d’une femme.
Prix décernés
Question d’histoire : «À quel titre le comte Herman, époux de la comtesse Richilde, fut-il comte de Hainaut? Était-ce de son chef ou du chef de la comtesse son épouse?»
Lauréat : mémoire en latin de l’abbé Smet.
Accessit : mémoire en français de M. Baert, professeur au collège Thérésien.
Accessit : mémoire en français de Jean-Baptiste Lesbroussart, professeur au collège Thérésien.
Question de physique : «Par quelle raison la culture des vers à soie avait manqué dans ces provinces, et quels seraient les moyens de la faire réussir?»
Abandon de la question faute de réponse satisfaisante.
Question extraordinaire : «Meilleur éloge et mémoire historique et politique sur la vie de messire Jean de Carondeler, seigneur de Solre-sur-Sambre.»
Lauréate : Marie-Caroline Murray, demeurant à Bruxelles.
Mention honorable à MM. Baert et Lesbroussart, «les mêmes qui ont remporté l’accessit de la question historique».
Questions proposées
Question d’histoire : «Indiquer les villes ou autres lieux des Pays-Bas, dans lesquels les souverains respectifs ont fait frapper des monnaies durant le quatorzième et le quinzième siècles, ou au défaut de celles-ci, d’après d’autres documents dignes de foi, le nom, le titre de l’or, de l’argent, le poids et l’évaluation de ces monnaies, en monnaie Belgique ou française de nos jours; faire connaître enfin les passages des historiens et des documents contemporains ou presque contemporains, qui font mention de ces anciennes monnaies belgiques.»
Questions de physique : « Indiquer les nouvelles branches de manufactures et de commerce, qui pourraient être introduites dans les diverses provinces des Pays-Bas Autrichiens, sans nuire à celles qui y sont déjà établies?»
«Les vers qui produisent les hannetons se multiplient considérablement dans nos provinces, et font de grands dégâts dans les campagnes ; l’académie propose de trouver des moyens sûrs de détruire ces insectes dans leurs différents états, avec le moins de frais et de pertes possibles.»
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Programme de l’académie impériale et royale des sciences et belles lettres de Bruxelles
JANVIER 1787, PAGES 303-309
Compte rendu de la «séance générale pour la distribution des prix annuels» du 11, 12 et 13 octobre 1786.
Prix décernés
Question d’histoire : «Combien et depuis quel temps s’est formé l’ordre du tiers-état en sa qualité de représentant du peuple dans les assemblées des états du duché de Brabant? cet ordre est-il plus ancien ou moins ancien que celui de la noblesse?»
Lauréat : mémoire en latin de Pierre-Joseph Heylen, chanoine régulier et archiviste de l’abbaye de Tongerloo.
Lauréats : prix partagé en deux au mémoire en français de M. Ernst, chanoine régulier et professeur de l’abbaye de Rolduc, et au mémoire en flamand de M. Thys, chanoine régulier de l’abbaye de Tongerloo.
Accessit : mémoire de M. Reniers, conseiller-pensionnaire de la ville de Louvain.
Accessit : mémoire de M. Smet, prêtre.
Question de physique : «Quels sont les moyens que la médecine et la police, pourraient employer pour prévenir les erreurs dangereuses des enterrements précipités?»
Question reportée faute de réponse suffisante.
Questions proposées
Question d’histoire : «Mémoire sur le duc Ghisebert, fils de Rainier au long-col.»
Question de physique : «Quels sont les végétaux indigènes propres à fournir des huiles, qu’on pourrait substituer avec succès et sans danger à l’huile d’olive? Quelles sont les méthodes de préparer et de conserver ces huiles? Enfin, quel sera leur prix, en supposant un prix donné des matières dont on les tire?»
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Détails sur le perfectionnement des lampes dites d’argent; par M. l’abbé de Witry, membre de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
JANVIER 1787, PAGES 391-399
Ces observations portent sur un nouveau modèle de lampes à huile, dites lampes d’argent «à cause de l’extrême blancheur, l’abondance et la tranquillité de sa lumière», mises au point par un de ses concurrents. Séduit à priori, Éverlange de Witry émet cependant deux réserves : primo, le magasin à huile d’une trop petite contenance «la met dans le cas d’être souvent remplie, et d’être, par conséquent, dans un commerce trop fréquent avec cette matière tachante», secundo, «le suintement de cette dernière, qui oblige à la recueillir sur une platine à rebords, exige de continuels nettoyages, sans parler de la déperdition nécessaire de cette huile adultérée par les mouchures de la mèche». Ces observations conduisent l’académicien à combiner les avantages de la lampe de son invention, souvent décriée en raison de son caractère peu esthétique («ma soi-disant monstrueuse lampe») et ceux de la lampe d’argent, tout en lui donnant une forme plus agréable.
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Développement de cette observation (Observation singulière de l’effet de la vue sur des lunettes; par M. Neve, proto-médecin du collège de médecin, et pensionnaire de la ville de Tournai, en Flandres), par M. l’abbé de W…
AOÛT 1787, PAGES 368-372
La lettre d’Éverlange de Witry constitue une réponse à l’observation du proto-médecin M. Neve qui constate que les lunettes d’une de ses patientes («Dame Bernardine Miroult, carmélite supprimée, âgée de soixante-cinq ans, d’un tempérament cachochime») sont tachées de la grandeur de la rétine, «le reste du verre restant intact», et «rayonnées comme si on les avait coupées avec un diamant en sidération». «Serait-il possible, demande Neve, de croire que les émanations portées par les rayons lumineux, puissent produire cet effet sur une matière qui résiste à tous les esprits acides et caustiques? Je crois que c’est un alcali volatil qui produit cet effet. »
Secondé par l’abbé Bouly, professeur au collège de Tournai, et après avoir «exposé à la vapeur de l’alcali fluor, où le sel ammoniacal et, comme tout le monde sait, tiré du règne animal» un verre et n’avoir constaté aucun détérioration, il conclut que la «vapeur alcaline émanant d’un individu vivant, soit d’une qualité infiniment plus pénétrante, plus active à l’égard de la matière vitreuse, que la vapeur due à l’art». «Il importerait pour éclaircir la médecine sur ce point, de s’attacher à reconnaître exactement la nature de cette humeur par quelque procédé chimique, afin de pouvoir la détruire dans les cas où sa surabondance est nuisible à la santé; cette recherche est digne de ceux qui par état se dévouent au soulagement de l’humanité souffrante sujette à la même incommodité que la digne religieuse dont il s’agit ici.»
En nota bene, l’EdJ précise que «cette observation a été lue par M. l’abbé de Witry, le 8 mai de cette année 1787, à l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles».
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1787, PAGES 306-309
Compe rendu de la séance du 15 et 16 octobre 1787.
Prix décernés
Question d’histoire : «Indiquer les villages ou autres lieux des Pays-Bas, dans lesquels les souverains respectifs ont fait frapper des monnaies durant le 14e et le 15e siècle; et surtout indiquer, d’après les ordonnances émanées dans ces deux siècles, ou au défaut de celles-ci, d’après d’autres documents dignes de foi, le nom, le titre de l’or ou de l’argent, le poids et l’évaluation de ces monnaies, en monnaie Belgique ou française de nos jours; faire connaître enfin les passage des historiens et des documents contemporains ou presque contemporains qui font mention de ces anciennes monnaies belgiques.»
Lauréat : mémoire en latin de Pierre-Joseph Heylen, chanoine régulier et archiviste de l’abbaye de Tongerloo.
Questions de physique : «Quels sont les moyens que la médecine et la police pourraient employer pour prévenir les erreurs dangereuses des enterrements précipités?»
Lauréats : mémoire en français de M. Prévinaire, médecin à Bruxelles, et mémoire en latin de M. Wauters, médecin à Wetteren.
Accessit : M. Stappaerts, médecin à Anvers.
«Indiquer les nouvelles branches de manufacture et de commerce, qui pourraient être introduites dans les diverses provinces des Pays-Bas autrichiens, sans nuire à celles qui y sont déjà établies.»
Lauréat : mémoire en français de M. Coppens, médecin à Gand.
Accessit : M. François Lammens, négociant à Gand.
Accessit : le noble de Entnersfeld, conseiller de cour du prince de Passau à Vienne.
«Indiquer les moyens sûrs de détruire les hannetons dans leurs différents états, tant d’insecte que de ver, avec le moins de frais et de perte possible.»
Question reportée faute de mémoire satisfaisant.
Question proposée
Question d’histoire : «Mémoire sur Charles de France, duc de Lothier.»
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Rapport de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, sur le Bureau chirographique
MAI 1788, PAGES 380-381
Mis au point par l’horloger et mécanicien hutois André-Nicolas Hubin, ce petit bureau de 42 cm de longueur, 34 de largeur et 9 de profondeur devait servir, selon son prospectus, aux aveugles ou à «ceux qui sont dans le cas d’écrire dans les ténèbres» et, plus généralement, à «l’homme privé de la lumière par défaut de nature, par accident, ou par l’absence du soleil : l’homme de génie qui médite des projets utiles à sa patrie, dans le repos et le silence de la nuit : l’homme d’état qui veille sans cesse à l’harmonie et à l’organisation de tous les fils de l’administration politique et civile : l’homme de lettres, dont l’imagination chaude fermenter à toute heure des pensées ingénieuses, pittoresques et sublimes : les savants, les artistes, les gens d’affaires, les calculateurs, les négociants, tous, en un mot, sentaient le besoin mécanique, qui put, à chaque instant, et sous le sceau du secret, peindre la pensée aussi rapidement que le génie l’enfante, le jour et la nuit, à la lumière, ou dans les ténèbres, sans plus sans encre, sans crayon, tous instruments dont on connaît les défectuosités, et dont souvent la recherche impatiente fait perdre l’idée de l’objet conçu».
Soumis à l’examen de l’Académie, l’objet fut approuvée par l’Académie (séance du 20 mars 1788) avec des réserves : «Nous sommes de sentiment que cette invention est de nature à être encore beaucoup perfectionnée.»
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Programme de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
DÉCEMBRE 1788, PAGES 320-322
Compte rendu de la séance du 27 et 28 octobre 1788.
Prix décernés
Question d’histoire : «Mémoire sur le duc Ghislebert, fils de Rainier au long-col.»
Question abandonnée faute de mémoire satisfaisant.
Question de physique : «Quels sont les végétaux indigènes propres à fournir des huiles, qu’on pourrait substituer avec succès et sans danger à l’huile d’olive? Quelles sont ses méthodes de préparer et de conserver ces huiles? Enfin, quel sera leur prix, en supposant un prix donné des matières dont on les tire?»
Lauréat : mémoire en flamand de M. J. B. Vanden Sande, maître en pharmacie et en chimie à Bruxelles.
Questions proposées
Question d’histoire : «Indiquer les marches de César dans la Belgique.»
Question de physique : «Quelles sont les plantes qui croissent spontanément dans les Pays-Bas autrichiens, dont il n’a été fait mention par aucun des auteurs, tant anciens que modernes, qui ont écrit sur la botanique desdites provinces, ou des pays voisins.»
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Courte indication de ce qui a été publié dans divers journaux touchant mes deux lampes d’étude, et des avantages surtout de la seconde, de pouvoir servir de fourneau tant pour les usages domestiques, que pour la chimie la plus relevée; par M. l’abbé de W… lue à l’académie de Bruxelles, le 28 octobre 1788
DÉCEMBRE 1788, PAGES 371-374
Witry revient sur sa nouvelle lampe d’étude (fabriquée en intégrant à sa première lampe les avantages de la lampe d’argent). Elle surpasse désormais la lampe d’argent par bien des qualités : elle produit une «lumière égale, tranquille, vraiment amie de l’œil» et se révèle «bien moins dépensière que les lampes dites d’argent, aujourd’hui si répandues dans le commerce, et qui sont très improprement nommées lampes économiques».
Parmi les usages de la vie auxquels cette lampe peut servir, Witry épingle «celui d’échauffer de boissons, de faire des dissolutions pour les liqueurs de dessert, des teintures, des digestions, des évaporations pour la cristallisation des sels, et faire enfin la plupart des opérations chimiques, telles que l’esprit de vin alcoolisé, l’éther, et jusqu’à l’esprit de nitre fumant à la matière de Glauber».
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Extrait d’un rapport fait à l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles, sur la construction d’un régulateur de compensation, présenté à son examen, par le sieur Sarton, horloger mécanicien de S. A. C. le prince-évêque de Liège, et membre de la société d’émulation de la même ville, etc.
JANVIER 1789, PAGES 394-395
Constituées de métaux qui se dilatent au chaud ou se contractent au froid, les horloges sont particulièrement vulnérables aux différences de température. Le régulateur de compensation, mis au point et soumis au jugement de la l’Académie par le Liégeois Hubert Sarton doit compenser ces variations et «obtenir ainsi, dans toutes les variations du froid et du chaud, un mouvement uniforme du pendule et des oscillations égales».
Examinée le 5 novembre 1788 par des commissaires désignés par l’Académie, l’institution conclut : «Cette invention prouve que le sieur Sarton a des idées claires et nettes de ce qu’il a entrepris de faire, et qu’il possède les principes de la bonne mécanique : nous croyons, en conséquent, qu’il mérite les éloges et l’approbation de l’académie, et les encouragements les plus distingués de tous ceux qui s’intéressent aux progrès des sciences et des arts utiles.»
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Observation sur une sciatique guérie par l’électricité; par M. Barrié, docteur en médecine à Castelnaudary
AVRIL 1789, PAGES 356-357
Cette observation du docteur Barrié, envoyée au Journal d’histoire naturelle et reproduite par l’EdJ, fait part de la guérison complète d’une de ses patientes souffrant de sciatique («la nommée Alibert, du lieu appelé Villepinte») obtenue en soumettant la partie malade à une «électrisation par étincelle». L’application de ce procédé mis au point par Éverlange de Witry fut suivie «de picotements qu’elle [Alibert] comparait aux démangeaisons que pourraient occasionner des fourmis» puis d’une diminution et d’une disparition des douleurs. Les fourmillements avaient été, on s’en souvient, soulignés par l’académicien comme l’indication de l’activité salvatrice de l’électricité.
«Cette guérison, poursuit Barrié, confirme de plus en plus l’efficacité de la méthode employée avec tant de succès par M. l’abbé de Witry de l’académie de Bruxelles.»
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Lettre de M. l’abbé Mann aux rédacteurs de l’Esprit des Journaux, en leur renvoyant une explication de l’origine des ouragans, par M. le gouverneur Ellis. Suivie d’une Lettre de M. Ellis à M. l’abbé Mann
MARS 1790, PAGES 353-358
Communiquée par l’abbé Mann, «secrétaire perpétuel de l’académie des sciences de Bruxelles», la lettre d’Henry Ellis, membre de la Société royale de Londres, découvreur du passage du nord-ouest, fournit selon son destinataire une explication de l’origine des ouragans «absolument neuve, étant fondée sur le principe de la décomposition de l’air», soit sur la conversion de l’air atmosphérique en eau sous l’effet d’éruptions de grandes quantités d’air inflammable s’élevant de terres de nature volcanique.
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Extrait d’un mémoire lu à l’académie de Bruxelles en 1789, sur une nouvelle lampe de bureau, suivi d’une dissertation sur le moyen de s’en servir utilement, pour retirer l’air déphlogistiqué de la manganèse; par M. l’abbé de Witry, membre de cette académie
AVRIL 1790, PAGES 388-405
«Si l’on peut m’accuser d’avoir entretenu, jusqu’à satiété le public, de deux lampes qui ont eu leurs partisans et leurs dépréciateurs, j’ose espérer que celle que je lui présente aujourd’hui sera plus généralement approuvée.» La nouvelle lampe d’Éverlange de Witry présente deux avantages. Grâce à une réserve «immense» cachée «dans le tiroir d’une table, d’où sort une solonne qui supporte la lampe», «elle peut être approvisionnée d’huile pour un terme illimité, tel que celui de tout un hiver et plus». Ensuite «jamais l’on ne court risque qu'[elle] fuie et inonde la table», car une «pompe pratiquée dans l’intérieur de la colonne [est] tellement construite, que l’huile pompe ne puisse descendre dans le magasin».
La chaleur stable produite par cette lampe permet en outre d’extraire du manganèse l’air déphlogistiqué, ou air vital, «remède spécifique et presque miraculeux dans les affections de poitrine, telles que l’asthme et les maladies du poumon».
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Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles
AOÛT 1790, PAGES 327-328
Compte rendu de la séance du 14 mai 1790, date à laquelle l’assemblée ordinaire d’octobre fut reportée, «l’académie n’ayant pu s’assembler en la manière accoutumée à cause des circonstances du temps».
Au cours de cette séance, Jean-Baptiste Lesbroussart fut élu en tant que membre régnicole.
Prix décernés
Question d’histoire : «Mémoire sur Charles de France, duc de Lothier.»
Question abandonnée faute de mémoire satisfaisant.
Question de physique : «Indiquer les moyens sûrs de détruire les hannetons dans leurs différents états, tant d’insecte que de ver, avec le moins de frais et de perte possible.»
Question abandonnée faute de mémoire satisfaisant.
Question proposée
«L’académie, lors de son assemblée générale, au mois d’octobre prochain, proposera de nouvelles questions pour le concours de 1791 : ces questions seront de nature à n’exiger qu’une année d’intervalle pour y répondre.»
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Académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles
NOVEMBRE 1790, PAGES 327-328
Compte rendu de la séance du 14 octobre 1790.
Prix décernés
Question d’histoire : «Indiquer les marches de César dans la Belgique.»
Question abandonnée faute de mémoire satisfaisant.
Question de physique : «Quelles sont les plantes qui croissent spontanément dans les Pays-Bas, dont il n’a été fait mention par aucun des auteurs, tant anciens que modernes, qui ont écrit sur la botanique desdites provinces ou des pays voisins?»
Question abandonnée faute de mémoire satisfaisant.
Question proposée
Question historique : «Comment se terminèrent les différents qu’eut Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainaut, avec Jean et Baudouin d’Avesnes, ses fils?»
Question de physique : «Y a-t-il des obstacles qui puissent s’opposer à l’établissement des salines sur les côtes maritimes de la Flandre; quels sont ces obstacles, et quels sont les moyens de les lever?»
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Compte rendu de l’académie de Bruxelles de mon dernier travail sur l’air déphlogistique, dit air vital, relativement à son usage dans les affections de poitrine; par M. l’abbé de Witry, ouvrage d’autant plus important qu’il s’y trouve diverses observations propres à fixer invariablement la marche à tenir pour l’extraction de cet air
NOVEMBRE 1790, PAGES 357-364
«Il paraît superflu de rappeler ici, surtout aux personnes de l’art, ce que MM. Ingenhous, Fontana, et autres illustres physiciens ont publié sur les propriétés de l’air vital, relativement aux maladies de poitrine, qui font périr tant d’individus, surtout dans le jeune âge, malgré les secours usités de la médecine; mais le moyen curatif dont il s’agit ici n’offre que des regrets à cet égard, vu la difficulté extrême, de l’aveu même de ces savants, d’obtenir du moins assez en grand cet air précieux pour suivre une cure de quelque durée, et vu le petit nombre de personnes assez exercées dans la pratique de ce procédé chimique très délicat.» Éverlange de Witry énumère les différents procédés qu’il a expérimentés pour obtenir cet air «en grand» sans résultat satisfaisant.
Il propose d’utiliser désormais des fioles et des siphons d’une capacité suffisante pour que «les vapeurs vitrioliques, ayant plus de jeu, y seraient plus coercibles que dans une espace trop resserré» et un fourneau capable de procurer une chaleur égale «donnant plutôt un feu dormant qu’un veuf vif». Suit alors une série d’observations dont l’observance doit garantir l’obtention d’un air pur et non détérioré.
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Mémoire concernant le précis de tout ce qui a été imaginé jusqu’à présent pour détruire les mans et les hannetons; par M. l’abbé Mann, secrétaire-perpétuel de l’académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles, membre de la société royale de Londres, de l’académie électorale de Manheim, des sociétés littéraires de Milan, Liège, Rotterdam, etc.
JANVIER 1791, PAGES 363-381
Proposée à deux reprises (1785 et 1787), la question «Indiquer les moyens sûrs de détruire les hannetons dans leurs différents états, tant d’insecte que de vers avec le moins de frais et de perte possible» avait été abandonnée par l’Académie en 1789 faute de réponse satisfaisante. Mann rassembla «le plus brièvement que faire se peut, tout ce qui a été imaginé jusqu’à présent contre ce fléau, pour servir de répertoire qui seraient tentées d’essayer d’autres moyens que ceux connus de tout temps, qui consistent à donner la chasse à ces insectes et à détruire tout ce qu’on en peut ramasser, soit en forme de vers, soit en forme de hanneton».
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Programme de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
JANVIER 1792, PAGES 331-334
Compte rendu de la séance du 19 octobre 1791. Remarquons le changement de vocabulaire : les questions de physique deviennent des questions scientifiques.
Prix décernés
Question d’histoire : «Comment se terminèrent les différents qu’eut Marguerite, comtesse de Flandre et de Hainaut, avec Jean et Baudoin ses fils?»
Lauréat : mémoire en flamand de Isride Thys, chanoine régulier de Tongerloo.
Médaille d’argent à titre d’encouragement : mémoire en français de l’abbé Amand, sous-principal du collège d’Ath.
Mention honorable à un mémoire en flamand.
Question scientifique : «Y a-t-il des obstacles qui puissent s’opposer à l’établissement des salines sur les côtes maritimes de la Flandre : quels sont ces obstacles, et quels sont les moyens de les lever?»
Prix non adjugé faute de mémoire satisfaisant.
Questions proposées
Questions scientifiques : «Pourquoi les papiers et cartons fabriqués aujourd’hui dans les Pays-Bas Autrichiens, sont-ils inférieurs à ceux de plusieurs fabriques étrangères; et quels seraient les moyens de perfectionner chez nous ces fabriques?»
« Quelles sont les plantes propres aux Pays-Bas autrichiens? Leur désignation doit se faire d’après le système sexuel de Linné, ainsi que d’après les espèces pour la plupart décrites par Miller.»
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Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome quatrième
MARS 1792, PAGES 58-101
«Si plusieurs journaux étrangers nous ont devancé en rendant compte de ces mémoires, qui, par la proximité des lieux et plusieurs autres relations, semblent nous appartenir plus particulièrement, nous en serons d’autant moins suspects de partialité, lorsqu’en donnant de justes éloges aux travaux des académiciens, nous ne ferons que répéter ce qu’on dit déjà les meilleurs journaux anglais et étrangers.»
L’EdJ commence par rendre compte des séances du 7 et 21 décembre 1780 au cours desquelles aucune lecture ne fut faite en raison du décès de Marie-Thérèse. Le périodique passe rapidement sur trois mémoires du vicomte de Nieuport («Mémoire sur les codéveloppées des courbes, avec quelques réflexions sur la méthode ordinaire d’élimination», «Mémoire sur la propriété prétendue des voûtes en chaînettes, où l’on démontre, contre l’opinion assez généralement reçue que cette courbe n’est pas celle qui convient à l’intrados d’une voûte uniformément épaisse, pour que toutes ses parties soient en équilibre entre elles», «Mémoire sur une machine propre à élever des fardeaux considérables»), avant de reproduire de larges extraits de deux mémoires de Charles van Bochaute («Mémoire sur l’origine et la nature de la substance animale», «Essai sur la reproduction des êtres organisés et la continuation de leurs espèces»). L’EdJ consacre un bref paragraphe au mémoire de John Tuverville Needham sur la question «Si le son des cloches, pendant les orages, fait éclater la foudre, en la faisant descendre sur le clocher, dès la nuée chargée de matière électrique, est au-dessus de l’endroit où l’on sonne» et plusieurs pages aux «Recherches», du même auteur, «sur les moyens d’empêcher le dérangement produit souvent dans la direction naturelle des aiguilles aimantées par l’électricité de l’atmosphère». «Sur les marées aériennes, c’est-à-dire, sur l’effet produit dans l’atmosphère terrestre par l’action du soleil et de la lune», de Théodore Mann, est abondamment commenté et reproduit dans cette première recension du 4e volume de ces Mémoires de l’Académie.
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Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome quatrième. Second extrait
AVRIL 1792, PAGES 107-149
L’EdJ reprend son analyse là où il l’avait laissée : au compte-rendu du «Mémoire contenant le précis de l’histoire naturelle des Pays-Bas maritimes» de Théodore Mann. Grâce à sa disposition et à la nature de son sol, l’académicien postule qu’«on peut avec raison considérer la Flandre comme la plus riche pièce de terrain de l’Europe». «La race d’hommes de ce pays est belle : ils sont grands, forts, et bien proportionnés; mais ils ne sont pas vifs et agiles comme les montagnards. Ils sont remarquables pour avoir presque toujours les jambes bien formées. Le teint des deux sexes est blanc, frais et beau; mais l’un et l’autre est également enclin à l’embonpoint.» Suivent une série de considérations sur le caractère des habitants : «Les Flamands sont francs, sincères, honnêtes et ennemis de la duplicité : ils ne trompent pas les autres dans les affaires et dans le commerce de la vie; aussi ne veulent-ils pas eux-mêmes être trompés. Ils sont judicieux, humains, mais peu d’humeur à supporter les injures et les torts qu’on voudrait leur faire. Ils sont fort sociables et affables dans la conversation. César atteste leur valeur et leur génie belliqueux : Horum omnium firtissimi sunt Belgae. Ils supportent singulièrement bien les malheurs et les pertes, se consolant toujours pas la considération qu’il ne leur est rien arrivé rien de pis.» Quant aux Flamandes, elles «sont modestes, chastes, et en même temps, d’un libre et gracieux maintien. Accoutumées, dès leur enfance, à converser familièrement avec un chacun, elles vont seules par le pays pour vaquer à leurs affaires, sans blâme et sans déroger aucunement à l’honnêteté et à la bienséance de leur sexe. Elles sont prudents, soigneuses et habile dans le maniement des affaires domestiques, et même de celles de commerce, dans lesquelles elles ont généralement part. Leur amour et leurs soins pour la propreté des habits, des meubles et des maisons, sont très grands; ils ne sont surpassés nulle part, quoiqu’elles n’y mettent pas toutes les gênes et tous les inconvénients qui accompagnent cette extrême propreté en Hollande.»
Autre texte de Mann publié dans ce volume : «Mémoire sur les moyens d’augmenter la population et de perfectionner la culture, dans les Pays-Bas Autrichiens». Il contient, dit le journaliste, «des principes généraux, qui étant applicables à tout pays, ne pourront manquer d’intéresser le plus grand nombre de nos lecteurs». Le premier de ce principe est que «la terre de soi-même et sans le travail de l’homme ne produit guère de ce qui est utile à la conservation et aux besoins de la vie». «Il suit de cette observation, que la terre produit toujours en raison du travail de l’homme : si l’homme est nul, le produit utile de la terre l’est aussi.» S’inspirant de L’Ami des hommes de Mirabeau, Mann, suivi par l’EdJ, énumère alors les grands principes d’une société policée et leur application aux Pays-Bas.
«Dans un pays fertile et bien peuple, les grandes fermes sont-elles utiles ou nuisibles à l’état en général?» se demande Mann dans un quatrième mémoire. Selon lui, «les grandes fermes sont moins utiles à l’état, que celles qui se bornent à 100 ou 150 arpents».
L’EdJ s’attache ensuite longuement à deux mémoires de François Du Rondeau («Mémoire sur une pierre ayant toutes les qualités du vrai bézoard, trouvée dans un abcès à la tête d’une femme» et «Mémoire sur la loche campinoise»), avant de reproduire intégralement, vu «l’importance de l’article», les «Expériences qui servent à prouver, contre le sentiment de quelques auteurs, que le sel de tartre n’est point l’antidote de l’arsenic» de Caels.
Le périodique poursuit cette deuxième recension en résumant brièvement trois mémoires «Essais à faire pour se procurer plus facilement des bois de construction pour la marine» de Robert de Limbourg le jeune, les «Observations et remarques sur la température et l’hiver de l’année 1782» et «Observations d’un halo ou couronne autour de la lune», de Jean-Baptiste Chevalier; avant de s’étendre sur un autre mémoire de Mann, «Mémoire sur les différentes moyens dont on peut se servir pour se garantir des funestes effets de la foudre dans les orages» et de terminer «par le projet de M. van Bochaute, d’établir des nitrières végétales fondés sur la culture du botrys ambrosioides mexicana, et du botrys ambrosioides vulgaris».
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Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome quatrième. Troisième et dernier extrait
MAI 1792, PAGES 122-181
Ce dernier volet de la recension du volume 4 des Mémoires de l’Académie s’ouvre sur le «Mémoire historique et physique sur la substance connue des anciens sous le nom de pierre sarcophage ou pierre assienne» dans lequel Jean-Louis de Launay analyse les qualités corrosives de cette pierre.
Il poursuit par la recension de deux mémoires de Joseph Ghesquière : «Mémoire sur un dépôt de médailles romaines de grand bronze, déterré à Wareghem, village de la Châtellenie de Courtrai, au mois de janvier 1778» et «Mémoire sur l’authenticité d’un diplôme, que Miraeus n’a point connu et qui mériterait d’être placé dans un supplément au recueil de Miraeus».
La «Dissertation De Antiquis Romanorum monumentis in Austriaco Belgio superstitibus allisque non ita pridem abolitis, nec non de iis quae apud Tungros & Bavacenses reperta fuerunt» a été entreprise par Pierre-Joseph Heylen, précise l’EdJ, après la découverte, le 7 et 8 mai 1781 de débris d’antiquités romaines sur le territoire de Bornhem. «Tout ce mémoire, orné d’ailleurs de figures, mérite l’attention particulière des amateurs; et nous ne pourrions en détacher quelque partie, sans regretter, ce que nous serions obligés de faire.»
«La beauté du caractère, la richesse des ornements en or et en couleurs, et quelques autres circonstances très curieuses et remarquables sont distinguer ce manuscrit, et le rendent digne de l’attention des curieux » ont conduit Chevalier à présenter la «Notice d’un manuscrit rare et précieux conservé à la Bibliothèque royale de Bourgogne à Bruxelles; intitulé Missale Romanum» à l’Académie. «Nous savons avec certitude, conclut l’académicien, qu’on s’est servi de ce missel à la cérémonie de l’inauguration de nos souverains en qualité de ducs de Brabant et Limbourg : les souverains, ou leurs représentants à cette cérémonie, ont prêté sur ce missel le serment solennel qu’ils font dans cette occasion, de conserver les privilèges et lois de ces pays; et reçu aussi les serments des états du pays faits sur le même missel.»
L’EdJ consacre ensuite plusieurs pages à «La dissertation sur l’état militaire dans les Pays-Bas, sous le gouvernement des ducs et des comtés, depuis l’année 1100, jusqu’au règne de la maison d’Autriche vers la fin du quinzième siècle» de Jean Des Roches. Voyons comment réagit le périodique à la défense de la féodalité de Des Roches : «Montesquieu, Robertson et d’autres auteurs célèbres, ont dépeint le gouvernement féodal comme un très mauvais gouvernement, qui autorisait, ou tolérait des violences et des injustices continuelles comme des privilèges de la noblesse. M. Desroches observe que cela peut être vrai par rapport à quelques autres pays, mais il prouve en même temps que le gouvernement de Brabant a toujours protégé les faibles contre les forts, et n’a même jamais permis à ses vassaux ni de guerroyer entre eux, ni de détrousser les marchands qui passaient sur leur territoire. Cette surveillance efficace du gouvernement a beaucoup contribué à maintenir parmi les habitants non nobles des campagnes et des villes, une aisance dont on a rarement vu l’exemple en d’autres pays. Et c’est la richesse des contribuables qui fait la richesse du prince.»
La première partie des «Recherches pour découvrir la théorie du langage» du Comte Fraula, avait paru dans le tome 3 des Mémoires, la suite de ses recherches sont reproduites dans le volume 4. «Cet ouvrage, qui doit être d’un grand intérêt pour les éthymologues, écrit l’EdJ, dérive, d’ une manière très plausible, toutes les langues connues, d’une première langue qui doit avoir eu la plus grande affinité avec l’hébreu, comme la plus ancienne langue dont la connaissance nous est parvenue. / Dans une suite de tables qui décèlent une vaste érudition, l’auteur fait voir comment nos demeures, nos habillements et nos ustensiles les plus communs, en un mot, toutes les choses de première nécessité, portent dans toutes les langues des noms qui tirent visiblement leur origine de cette langue primitive, quoiqu’avec des changements de voyelles, et des consonnes appelées du même organe, qui font preuve d’une confusion générale.»
L’EdJ conclut : « Ce quatrième volume des mémoires de l’académie de Bruxelles finit par un Extrait des observations météorologiques, faites à Bruxelles l’année 1782, par M. l’abbé Chevalier. De pareilles observations continuées avec la même exactitude pendant une longue suite d’années, pourront servir à résoudre deux grandes questions de physique, savoir : si la chaleur de notre globe diminue, et s’il existe une révolution périodique dans les changements de l’atmosphère.»
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Mémoires sur les grandes gelées et leurs effets, où l’on essaye de déterminer ce qu’il faut croire de leur retour périodique, et de la gradation en plus ou moins du froid de notre globe; par M. l’abbé Mann, chanoine de l’église de N. D. à Courtrai, membre de la commission royale des études, secrétaire-perpétuel de l’académie impériale et royale de Bruxelles, membre de la société royale de Londres, etc. etc.
JUILLET 1792, PAGES 56-103
«Cet ouvrage, où la physique et l’histoire se servent mutuellement d’appui, peut être mis en opposition à la théorie de Buffon sur le refroidissement successif de la terre. Quelque ingénieuse que soit une théorie, elle tient mal contre 30 siècles d’expérience. M. l’abbé Mann, après avoir exposé les preuves les plus convaincantes, a pourtant la modestie de ne rien décider positivement; il lui suffit d’avoir mis le lecteur à portée de juger la question. / On voit, par l’avertissement, que toutes les pièces qui composent ce recueil, ont été lues en différents temps dans les séances de l’académie de Bruxelles.» Marque de son intérêt pour la météorologie et la climatologie, l’EdJ consacra près de 50 pages à ce mémoire.
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Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome Ve. ou nouveau mémoires, etc. Tome I.
NOVEMBRE 1792, PAGES 135-219
«Ce volume arrangé sur un plan nouveau, sépare la partie des sciences de celle des belles-lettres. Toutes les deux sont précédées par l’histoire des séances de l’académie, depuis le 10 mai 1783, jusqu’au 18 juillet 1788. Nous donnerons pour cette fois l’extrait de la partie des sciences», précise l’EdJ en introduction.
«Vue générale des derniers progrès de sciences académiques et de ce qui reste à faire pour les amener de plus en plus vers leurs perfections», de Théodore Mann, fait l’objet de la première analyse. La lecture de ce mémoire avait été faite, on s’en souvient, au Comte et à la Comtesse du Nord lors de leur visite à l’Académie. «L’auteur observe, écrit l’EdJ, que dans la culture des sciences, il est nécessaire de savoir ce qui a été fait et ce qui reste à faire ; connaissance qui doit être le fondement de nos travaux. — Mais cette connaissance embrasse l’histoire littéraire de tous les siècles et de toutes les nations. Un sujet de cette étendue ne pourrait être renfermé dans les bornes étroites d’un discours académique. C’est pourquoi l’auteur se contente de passer en revue les derniers progrès qu’ont fait les sciences, et marquer le point où chacune d’elles se trouve actuellement, pour indiquer ce qui manque encore à leur perfection.»
L’EdJ passe rapidement sur l’«Observation de l’éclipse totale de la lune du 10 septembre 1783, faite à Bruxelles» de Jean-Baptiste Chevalier, et sur le «Passage de Mercure sur le disque du soleil le 3 mail 1786, observé à Louvain» de Nathaniel Pigott.
Il consacre une dizaine de pages au «Mémoire sur la nouvelle planète Ouranus» de Franz-Xavier von Zach, qu’il conclut par ce paragraphe : «Les détails que M. de Zach donne sur ces recherches sont très curieux, mais doivent être lus dans toute leur étendue dans le mémoire même, où les savants trouveront aussi beaucoup de choses dignes de leur attention, que nous n’avons pu faire entrer dans cet extrait.»
Il reproduit plusieurs extraits de la «Dissertation sur les déluges dont il est fait mention chez les anciens, suivie de quelques considérations physiques et mathématiques sur ces catastrophes» de Mann. Selon l’académicien, «on peut réduire à six ou sept les déluges, soit réels, soit fabuleux, dont les anciens auteurs païens ont fait mention; savoir : celui qui submergea l’Atlantide dont parle Platon; ceux de Dardanus, de Deucalion et d’Ogygès dans la Grèce; celui arrivé sous Osiris en Égypte; enfin, celui de Xisuthrus, dont Berose, Abydene, Eupolême, Nicolas de Damas et Alexandre Polyhistor font mention; mais d’après ce que ces auteurs en racontent, il est probable que c’est le même que le déluge universel, et que Xisuthrus n’est que Noé»; Dans la foulée de Mann, l’EdJ fait le point sur les connaissances que l’on possède sur chacune de ces catastrophes.
Nouveau mémoire de Mann, il s’agit cette fois d’une «Dissertation sur les syrtes et les marées de la mer Méditerranée». Les syrtes, précise l’EdJ sont «de vastes bas-fonds de sables mouvants près de la côté de Barbarie : elles étaient très célèbres chez les anciens. Il n’y a point d’épithète terrible que les poètes latins ne leur donnent; les historiens nous apprennent que les vaisseaux qui avaient le malheur de les approcher étaient toujours regardés comme perdus, et les équipages n’avaient rien de mieux à faire que de se sauver dans les barques. Les anciens croyaient que les vaisseaux y étaient attirés par une force presque surnaturelle. M. l’abbé Mann démontre que cette force n’était autre chose que l’action combinée des vents et des marées».
Analysant le «Mémoire sur des cristallisations d’eau ou cristaux de glaces, nouvellement découverts» de Jean de Launay, l’EdJ rappelle à ses lecteurs «que les physiciens regardent la congélation comme l’état naturel de l’eau, et la fluidité comme un état accidentel, causé par le mouvement expansif de la chaleur».
Le «Mémoire pour servir de suite à l’histoire des fossiles belgiques» répond à l’engagement de Vitri de «recueillir pour le cabinet de l’académie tout ce qu’offre de plus intéressants en fossiles le Tournaisis, avec le pays voisin».
Le périodique reproduit ensuite une série d’extraits du «Mémoire sur quelques volcans éteints de l’Allemagne» de Dimitri Alexeiévitch Galitzine.
Autre texte de Launay sur la cristallisation : le «Mémoire sur quelques substances minérales qui présentent le phénomène de la cristallisation par retrait», auquel l’EdJ emprunte de larges passages.
L’EdJ présente les «Voyages et observations minéralogiques, depuis Bruxelles par Wavre, jusqu’à Court-St.-Étienne» de François-Xavier Burtin comme la suite des recherches son livre antérieur, L’oryctographie de Bruxelles, «très bien reçu du public».
Dans son «Mémoire sur les obstacles qui s’opposent à la meilleure culture des Ardennes, et sur les moyens d’y remédier», Jean Marci essaye de trouver la cause de la différence «entre l’état de l’agriculture dans le Brabant et dans les Ardennes». L’académicien écarte l’influence du climat et retient l’attachement «à des anciens usages, à des préjugés invétérés». «Pour y remédier, l’auteur propose au gouvernement de faire venir des provinces où l’agriculture est mieux soignée, des colons, et de les établir dans les Ardennes, avec des avances nécessaires pour seconder leur industrie.»
«Les méthodes de conserver les alimentés tirés du règne animal étant déjà connues autant qu’il importe à l’utilité publique, l’auteur s’occupe ici principalement des végétaux qui servent à la nourriture, et dont il donne une liste qui renferme plus de 80 espèces», explique l’EdJ dans sa présentation du «Mémoire sur la conservation des aliments» de Mann. «Il s’en faut beaucoup que ces méthodes soient inconnues ; l’auteur les passe en revue pour montrer combien elles pouvaient être étendues à nombre d’espèces d’aliments, à la conservation desquels on n’avait point encore songé.»
«Les auteurs, qui jusqu’ici ont écrit sur les métaux et les demi-métaux, ont passé trop légèrement sur les précipitations, et ont dit très peu de chose sur l’utilité que les arts et les sciences en pouvaient retirer. C’est pour remédier à cette omission que M. de Beunie a composé de mémoire», écrit l’EdJ à propos de l’«Essai sur quelques précipitations des métaux et des demi-métaux».
«La seule marque certaine de la mort, c’est la putréfaction» tire l’EdJ de son analyse du «Mémoire sur le signe infaillible de la mort» de François Du Rondeau. Il importe donc de conserver les corps jusqu’à un certain état de putréfaction avant de les ensevelir.
Les «Tables des monnaies, des poids et des mesures anciennes et modernes de diverses nations, avec leur évaluation; extraites des auteurs qui ont traité ces matières avec le plus d’exactitude, et précédées d’un mémoire sur leur nature, leur autorité et leur usage» de Mann, apparaissent aux rédacteurs de l’EdJ comme une «utile entreprise» à laquelle «l’auteur a consacré un travail immense, mais dont il faut chercher les résultats dans le livre même».
Enfin, la «Distribution systématique des productions du règne minéral. Ouvrage rédigé d’après les observations et les découvertes minéralogiques les plus récentes» de Launay reçoit ce commentaire : «On conçoit aisément qu’un ouvrage de cette nature n’est guère susceptible d’extrait; mais son but utile et la réputation de l’auteur engageront sans doute les amateurs à le lire dans toute son étendue.»
«La partie des sciences de ce volume finit par un Extrait des observations météorologiques, faites à Bruxelles et dans quelques autres villes des Pays-Bas Autrichiens, pendant les années 1783-1788; la première année par M. l’abbé Chevalier, et les autres par M. l’abbé Mann. Il suffit de nommer ces auteurs pour donner une idée de l’exactitude des observations et de la justesse des résultats.» L’EdJ conclut sa recension des mémoires de la classe des sciences par ce paragraphe.
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Traité des plantes les moins fréquentes qui croissent naturellement dans les environs des villes de Gand, d’Alost, de Termonde & Bruxelles, rapportées sous les dénominations des modernes et des anciens, et arrangées suivant le système de Linneus : avec une explication des termes de la nomenclature botanique, les noms français et flamands de chaque plante; les lieux positifs où elles croissent, et des observations sur leurs usages dans la médecine, dans les aliments, dans les arts et métiers; par M. Roucel
NOVEMBRE 1792, PAGE 422
L’EdJ annonce la sortie de ce livre dans la partie «Bibliographie de l’Europe» en l’assortissant de ce commentaire : «Une question de physique proposée en 1788, par l’académie des sciences et belles-lettres de Bruxelles, a engagé l’auteur à publier ce traité, fruit de vingt années de recherches dans les provinces belgiques.»
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Mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome Ve. ou nouveau mémoires, etc. Tome I. Deuxième extrait
DÉCEMBRE 1792, PAGES 32-74
La première recension était consacrée aux mémoires scientifiques. La deuxième le sera aux mémoires historiques.
Elle débute par la «Dissertation géographique et historique sur les anciens peuples qui ont habité la Belgique avant l’établissement de l’empire romain sous César-Auguste, présentée à l’académie en 1775» de Joseph Ghesquière. «L’auteur recommande d’abord à l’attention de ses lecteurs, l’époque où ce mémoire a été composé et présenté à l’académie ; savoir, douze ans avant l’apparition d’un autre ouvrage sur l’origine des peuples belgiques, etc. imprimé en 1787. Par là on pourra se convaincre que, si quelqu’un des deux écrivains doit quelques idées à l’autre, ce n’est assurément pas l’auteur du présent mémoire.»
Suivent les «Observations sur la Notice des Gaules, publiée par le P. Sirmond» et les «Observations bibliographiques et historiques sur la Notice des Gayles, tirée d’un manuscrit de St. Bertin» d’Anselme Berthod, rédigées et augmentées après sa mort par Ghesquière; le «Mémoire sur la déesse Nehallennia» de François-Gabriël du Chasteler; les «Mémoires ou recherches historiques et critiques pour servir à l’histoire de Herman de Saxe, comte de Turinge, le premier époux de Richilde, comtesse de Haynaut et de Valenciennes» de Martin De Hesdin; les «Recherches sur les monnaies des Pays-Bas, au nom et aux armes des ducs de la maison de Bougogne, comtes de Flandre» de Georges Joseph Gérard; la «Description d’un enterrement fait à Tournai en 1391, avec une notice d’un manuscrit dont cette description est tirée » de Gérard également; la «Notice des manuscrits et monuments relatifs à l’histoire Belgique, qui se trouvent dans la bibliothèque impériale de Vienne» de Chasteler; la «Notice d’un manuscrit qui porte pour titre : Ordonnance du banquet que fit, en la ville de Lille, très-haut et très-puissant prince Philippe duc de Bourgogne, l’an 1453, le 1453, le 17 février, ou Le vœu du faisan; écrit sur vélin, in-4to, et qui est conservé dans la bibliothèque royale de Bruxelles» d’Anselme Berthod; et la «Notice de quelques manuscrits qui concernent l’histoire des Pays-Bas, faite à la bibliothèque publique de Berne, en juin 1779» de Pierre Lambinet (notice à laquelle l’EdJ avait déjà consacré une quinzaine de page en août 1781).
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Supplément à l’extrait des mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome V. Partie du journal des séances
JANVIER 1793, PAGES 123-169
En note, l’EdJ donne la raison de ce supplément : «Un de nos correspondants nous ayant observé l’extrême difficulté qu’il y a à se procurer ces mémoires, qu’il est même impossible de trouver en Allemagne, nous croyons rendre un service à la littérature, en insérant ici les principales analyses et notes dont nous avons donné la liste dans notre dernier volume.» Sont reproduits : «Analyse d’un mémoire sur les principes qui servent à déterminer dans tous les cas la quantité de la pression latérale des fluides et des substances qui gravitent comme fluide», «Analyse d’un mémoire sur les lois de la projection et de la descente des corps graves dans les fluides en mouvement», «Analyse d’un mémoire sur la loi du développement des forces d’expansion et de résistance dans les corps», trois mémoires de Mann; «Réflexions sur quelques pièces de bois pétrifiées trouvées dans le envions de Bruges» de Jean-Baptiste de Beunie; «Extrait d’un mémoire physique et politique sur la ville et le port de Nieuport» de Man; «Extrait d’un rapport de feu l’abbé Needham, touchant les moyens de fondre et d’affiner le fer avec les braises des charbons de terre»; «Remarques sur les géodes aqueuses» de Louis-Hyacinthe Éverlange de Witry; «Note de M. le Marquis de Chasteler, sur des médailles romaines trouvées en Hainaut»; «Note de M. Van Bochaute sur le résidu noir de l’éther vitriolique»; «Essai sur l’huile douce de vitriol»; «Analyse d’un mémoire sur les huit grands chemins militaires construits par Marcus Vipsanius Agrippa, sous le règne d’Auguste, et conduits en ligne directe du centre de Baai, capitale des Nerviens, aux huit principales villes de la seconde Belgique» de Joseph de Bévy; «Mémoire sur les effets des fomentations antiseptiques dans les fièvres putrides» de Guillaume Lambert Godart; «Mémoire présenté par M. van Bochaute, sur l’usage interne de l’acide vitriolique»; «Précis des observations faites sur l’électricité médicale, depuis l’an 1784 jusqu’à l’année 1788, par le moyen de la machine électrique simplifiée à l’usage de la médecine» d’Éverlange de Witry.
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Suite du supplément à l’extrait des mémoires de l’académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
MAI 1793, PAGES 125-148
L’EdJ poursuit la reproduction de l’analyse de certains mémoires lus en séances : «Analyse d’une dissertation latine», «Analyse d’un mémoire ayant pour titre : Réflexions sur l’économie de la société civile, et sur les moyens de la perfectionner», « Analyse d’un mémoire sur la culture des connaissances», tous trois de de Théodore Mann; «Note de M. Van Bochaute, sur la terre foliée de tartre» ; «Note sur la congélation du vinaigre radical, observée par M. Van Bochaute; «Note sur un nouveau principe d’hygrométrie» de Mann.
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Académie impériale et royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles
OCTOBRE 1793, PAGES 299-302
Compte rendu de l’assemblée ordinaire du 22 octobre 1793.
Prix décernés
Question d’histoire : «Meilleure dissertation sur un point quelconque de l’histoire Belgique.»
Lauréat : dissertation et mémoire en latin de Issride Thys, chanoine régulier de l’abbaye de Tongerloo.
Question scientifique : «Quelles sont les plantes propres aux Pays-Bas autrichiens? Leur désignation doit se faire d’après le système sexuel de Linnée, ainsi que d’après les espèces, pour la plupart, décrites par Miller.»
Pas de mémoire satisfaisant.
Médaille d’or à M. Hendrickx, licencié en médecine à Louvain; médaille d’argent à M. Hecart, demeurant à Ath.
Questions proposées
Question d’histoire : «Vers quels temps et à quel titre les provinces des Pays-Bas, possédées par divers princes, ont-elles été réunies successivement, et possédées par un seul souverain?»
Question scientifique : «Meilleur mémoire sur un sujet quelconque au choix des concurrents, relatif, soit aux manufactures ou à leurs matières, soit à l’économie rurale, les unes et les autres considérées par rapport aux Pays-Bas autrichiens.»
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L’Académie impériale et royale tint sa dernière le 21 mai 1794. Son activité fut suspendue jusqu’à ce que par arrêté royal du 17 mai 1816, le roi Guillaume Ier des Pays-Bas rétablisse l’institution sous le titre d’Académie royale des sciences et belles-lettres.