Perspectives de recherche
Le contenu du Journal Général de l’Europe, les activités de Lebrun et de son partenaire liégeois l’imprimeur Smits ont fait l’objet de monographies (de Félix Magnette à Bernadette Vanderschueren, Laurence Corbesier ou Carole Smadja), d’éditions savantes de leur correspondance (L. Thiry et P.-M. Gason). Il s’agit donc de jeter des « regards neufs » sur cette abondante production. Diverses pistes peuvent être envisagées.
1. Élaboration d’un index raisonné des noms de personnes, lieux, institutions, cités dans le Journal Général de l’Europe et ses annexes ainsi que d’une table chronologique des événements traités.
2. Édition critique du copie-lettre de la société Smits, Lebrun & Cie, avec des documents annexes inédits.
3. Il s’agirait ensuite de mettre à profit l’édition critique du copie-lettre de la société Smits, Lebrun & Cie, avec des documents annexes inédits, en étudiant les informations qu’ils contiennent intéressant les réseaux. Celles-ci pourront sans doute être mises en relation avec les observations des autres partenaires.
4. L’admiration pour les éditoriaux ou la pensée de Lebrun a trop longtemps fait négliger l’obligation qu’il avait de remplir ses colonnes trois fois par semaine et donc de récupérer des informations dans d’autres feuilles européennes. Les travaux issus des Colloques de Nimègue (1987) et de Saint-Etienne (1992) sur la diffusion et le lectorat des gazettes européennes de langue française du XVIIIe siècle serviraient bien évidemment de point de départ à l’investigation. Il serait toutefois indispensable qu’un chercheur ayant une très bonne connaissance pratique du néerlandais et de l’allemand anciens se penche sur une comparaison avec les « gazettes » hollandaises, rhénanes, bavaroises, etc. qui devaient alors être aisément consultables à Liège, Herve ou Maastricht.
5. Les rubriques d’annonces du Journal Général, les Annonces, Avis, etc., contiennent une masse d’informations non encore exploitées systématiquement sur le commerce des livres et journaux, les offres et recherches de livres, les ventes ou dispersions de bibliothèques qui permettraient à la fois de mieux cerner le lectorat de Lebrun, le cercle de diffusion de ses publications ou les fameux « réseaux de sociabilité » des cabinets de lecture, cafés littéraires, sociétés d’art et d’agrément en tous genres. Un historien de l’économie du XVIIIe siècle y trouverait aussi de précieux renseignements sur le marché des changes et les mercuriales des prix.