Au sein des espaces souterrains profonds, tous nos repères sont perdus, ils se trouvent alors remplacés par les images étranges découvertes au fil des déplacements redoutables. Les mythes y sont ainsi recréés dans le rapport à l’étrangeté des lieux et par les solutions offertes dans de fulgurantes représentations d’un monde inconnu, mais manifestement vrai : celui de l’imaginaire collectif, auquel l’esprit individuel s’accroche afin de soulager ses propres appréhensions…Lascaux forme la plus forte expression d’un tel passage du conscient au rêve, rendu possible par la majesté fulgurante des formes peintes, leur situation dans l’espace rocheux omnipuissant et la simple beauté plastique directement sensible, même aux yeux de toutes époques ultérieures à sa création. Ce sentiment esthétique est directement ressenti sans transiter par la clef significative des mythes fondateurs : nous aussi, créons une nouvelle « réalité » par le retentissement provoqué par la forme sur notre émotion. Lascaux enseigne la permanence d’un irréel en perpétuel renouvellement, encore actif par la force d’attraction qu’il exerce sur notre inconscient. Si le sens originel nous échappe, il se trouve perpétuellement recréé par celui que nous lui donnons.